Face aux multiples difficultés, contraintes, pesanteurs…qui minent leur domaine, des entrepreneurs appartenant au Groupement national des entrepreneurs de BTP (GNEBTP), ont décidé de retrousser leurs manches comme sur un chantier. En dressant un réquisitoire contre eux-mêmes, mais également en analysant les dures réalités du terrain, tout en envisageant moult actions comme solutions.
Plus d’une cinquantaine de membres du GNEBTP se sont en effet réunis ce mardi 25 juillet à Lomé. La rencontre placée sous le thème : ” Délai d’exécution et relations avec les banques, de challenges à relever par les entrepreneurs du GNEBTP”, se voulait un cadre d’échanges sur les problèmes liés au non-respect des délais d’exécution des travaux sur le terrain notamment avec les maîtres d’ouvrage et institutions financières et ensuite prendre des engagements fondamentaux pour y remédier.
Le 18 mars dernier, le GNEBTP dont les objectifs principaux sont entre autres, d’établir et maintenir une liaison et une coordination permanente entre l’ensemble des membres, assurer la défense et la sauvegarde des intérêts de l’ensemble des adhérents conformément aux lois et règlements en vigueur, a tenu son assemblée élective.
Maillage territorial
A l’issue de cette assemblée, des engagements ont été pris à savoir : la mise en place dans toutes les régions et préfectures du Togo, des bureaux GNEBTP. Ces bureaux auront pour mission de toucher toutes les entreprises opérant dans les milieux et relever toutes les entreprises qui ne respectent pas les délais d’exécution. Le GNEBTP s’est donc dit qu’il sera lui-même d’abord le gendarme avant l’intervention des maîtres d’ouvrage. Dans ce sens, il souhaite compter au moins que 90% des entrepreneurs de BTP respectueux des délais d’exécution.
Car, selon les premiers responsables du groupement, il est constaté que des réalisations qui coûtent des milliards n’impactent pas les populations. ” Nous avons décidé qu’une entreprise qui vient dans un milieu ou préfecture avec un marché de 10 milliards, doit s’appuyer sur les entreprises locales pour qu’il y ait des retombées. Également il est prévu des séminaires. Ce que les maîtres d’ouvrage nous reprochent plus, c’est le non-respect des délais d’exécution”, a expliqué Cyrille Yawo Agbessi Tsogbe, directeur général du GNEBTP.
L’exercice d’autocritique
Il s’est agi au cours de la rencontre, de faire une autocritique de sorte à régler ce problème et ensemble à décider de ce qui est de leur responsabilité afin de remédier à ce mal.
” C’est vrai que toutes les responsabilités ne sont pas à donner aux entreprises mais, nous avons aussi nos responsabilités. Nous allons tous prendre des engagements fondamentaux pour l’ouvrage à partir d’aujourd’hui. Nous avons décidé de conjuguer tous nos efforts pour rester dans le délai. Ensuite, nous allons voir un volet, avec nos relations, avec les institutions financières”, a dit le directeur général du groupement et d’ajouter : ” Si nous demandons une caution d’avant démarrage et la banque prend plus d’un mois pour donner la caution, le maître d’ouvrage prend un mois pour vous payer l’avant démarrage, c’est impossible de respecter le délai de trois mois qu’on nous donne. Voici ce que nous sommes en train d’analyser et prendre des dispositions pour que dorénavant quand les délais sont donnés à un entrepreneur de GENBTP, qu’il les respecte. On ne veut plus des chantiers qui durent un an, et plus au lieu d’un délai de 3 mois”, a-t-il plaidé.
Assainissement corporatiste
A l’en croire, aujourd’hui, l’objectif du GNEBTP est d’assainir le métier car “n’importe qui peut devenir entrepreneur, même celui qui n’est pas formé. Et quand il commet l’erreur, on parle de tous les entrepreneurs du BTP. Nous allons arriver également à la ratification d’une convention pour que les entreprises soient classées et que n’importe qui ne se lève pour créer une entreprise de BTP”.
Au-delà des difficultés, le groupement relève aussi des causes techniques, notamment les plans d’exécution envoyés aux maîtres d’ouvrage qui doivent valider rapidement, mais ceci prend aussi assez de temps avant validation, alors qu’il y a un timing à respecter après les plans d’exécution, l’approbation des échantillons… Tous ces points sont également à analyser.
La réticence des banques qui demande trop de garanties avant de donner l’avance de démarrage est aussi pointée. Comme solution, il est prévu dans le mois à venir, un séminaire avec toutes les institutions financières pour qu’ensemble, un compromis soit trouvé face à ce problème.
Le groupement prévoit ensuite rencontrer les autorités compétentes pour leur expliquer leur préoccupation dans le respect du timing d’exécution.
Il faut noter qu’avant le démarrage des travaux, les participants ont été entretenus sur le stress de la profession, la définition, les causes et ses risques.
Le GNEBTP est créé en 1963. Aujourd’hui, il regroupe plus de 200 membres.