Pour allier leur vie familiale et professionnelle, nombreuses sont ces femmes qui mettent en œuvre plusieurs tours de passe-passe d’adaptation créant une touchante image de superwoman qui sait tout gérer. Mais souvent, c’est sans compter comment elles savent conjuguer stratagèmes, courage et endurance. Madame Béatrice Amah (39 ans) est l’image même de ces mamans sur plusieurs fronts, contraintes à l’absence à la maison mais très engagées comme mères. Elle est une professionnelle de santé, Sage-femme, pour être précis, de profession. Mère de quatre enfants, tous adolescents, elle est ainsi appelée à tenir au quotidien un planning infernal pour pouvoir répondre convenablement à ses différents devoirs. Vivant à Adidogomé, un quartier périphérique de Lomé, plus précisément dans la zone appelée IPG, dans les environs d’Assiyéyé, avec sa petite famille, c’est avec le soutien et le consentement de son mari, fonctionnaire, qu’elle planifie ses emplois du temps.
Comment assurer la présence effective auprès de ses quatre enfants (3 garçons et 1 fille) et répondre en même temps à son engagement professionnel, avec un job aussi prenant ? C’est l’équation permanente à laquelle fait face Béatrice. Mais, le recours à l’aide parentale, l’emploi de domestique, de répétiteur scolaire et l’acquisition d’appareils électroménagers….constituent entre autres sa bouée de sauvetage.
“Tout est une question de planification “, lance cette jeune mère de 4 enfants âgés respectivement de 12ans, 8ans, 4 ans et 6 mois famille. Et d’ajouter ” Je ne pourrais abandonner ma carrière pour une raison ou une autre parce que je dois prendre soin de mes adolescents, donc rester à la maison. C’est aussi un sacrifice que je fais pour leur bien, bref préparer leur devenir. Ils le savent bien et n’ont plus à se plaindre quand maman n’est pas là pour les surveiller ou les aider à accomplir de petites tâches à chaque fois”.
La vie profession professionnelle avant tout, oui. Mais son engagement envers sa petite famille, surtout pour assurer l’éducation et la protection de ses enfants (Habib, Éric, Salem et Annick) est Presque vécue comme un sacerdoce pour, dame Amah.
Pour Béatrice, sa mère a toujours joué en grande partie le rôle de la garde de ses enfants jusqu’au mois 2ans. Déjà après ses 3 mois de congé de maternité, elle est obligée avant de se rendre au travail de déposer le tout dernier chez sa mère pour qu’elle s’en occupe jusqu’à son retour du boulot. ” Ma mère à qui je dois beaucoup et que je dois toujours remercier s’occupe très bien de ses petits enfants quand le devoir m’appelle. Je ne me suis jamais plains quand je confie mes bébés à ma mère. Arrivée au travail,(Ndlr: Centre Médico-Social -CLS Togo, à Adjidogomé) je me consacre à ce que je fais et à une heure libre, je passe des coups de fil pour avoir de leurs nouvelles”.
Quant aux plus âgés, ils sont à disposition de leur père surtout qu’il y a une domestique âgée qui elle aussi assure sa part. “Des instructions sont donnés avant mon départ, puisque parfois je dois passer des nuits au service. Ils sont entre de bonnes mains”, affirme t – elle d’un air rassuré.
Malgré ses absences auprès de ses quatre enfants qui sont loin d’atteindre l’âge majeur, dame Amah trouve aussi par moments l’occasion de “s’échapper” pour passer du bon temps avec des proches, aérer l’esprit, par des sorties, aller à des weekend à l’intérieur du pays. Sans jamais oublier l’essentiel: l’obligation d’être omniprésente pour l’accomplissement de tous les travaux de maison.
Avoir de l’ambition et faire carrière, tout en élevant ses enfants. Est-ce réalisable pour la femme surtout dans un contexte africain avec le poids des stéréotypes ? Et dans cette configuration, comment jouer la carte de l’ambition et grimper les échelons tout en étant une bonne mère et sans tordre le cou à quelques idées reçues?
Lire aussi: Le PNUD et des organisations de la société civile célèbrent la Journée internationale de la femme africaine