La Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est achevé à Accra ce samedi 4 juin 2022, au terme d’une journée Intense marquée par plusieurs résolutions: entre autres, la nomination de médiateurs dans la crise au Burkina-Faso et en Guinée. Tenue sous la présidence de Nana Addo AKUFO-ADDO, son président en exercice et président de la République du Ghana, son but de la rencontre était d’examiner les récentes évolutions politiques intervenues au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, depuis le dernier sommet extraordinaire le 25 mars 2022. La rencontre a permis de prendre des actions urgentes en faveur du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali.
Ainsi concernant le Burkina Faso, la Conférence a pris note des efforts déployés par le Burkina Faso, malgré les nombreux défis auxquels il est confronté pour reconquérir certaines localités, permettant ainsi le retour d’une partie des personnes déplacées internes et la réouverture de certaines écoles.
A cet égard, la Conférence encourage les autorités de transition à maintenir la dynamique engagée en vue de renforcer la sécurité dans le pays. En ce qui concerne la situation humanitaire, la Conférence a exprimé sa vive préoccupation face à la détérioration de la situation par rapport à celle observée lors de la mission effectuée par la CEDEAO dans le pays en avril 2022.
Elle appelle la Communauté internationale à renforcer son aide humanitaire au Burkina Faso. La Conférence salue la décision ayant permis à l’ancien président Kaboré de regagner son domicile et insiste pour qu’il bénéficie d’une liberté totale. Elle a réitéré sa préoccupation concernant la durée de la période de transition fixée à 36 mois par les Autorités du Burkina, comme indiqué dans son Communiqué du 25 mars 2022. Partant, et conformément à la décision du Sommet extraordinaire du 3 février 2022, la Conférence réitère sa ferme condamnation du coup d’État du 24 janvier 2022, décide de maintenir la suspension du Burkina Faso de toutes les instances de la CEDEAO jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel, demande la finalisation d’un chronogramme de transition acceptable. Il a pris note de la correspondance en date du 31 mai 2022 provenant des autorités de Transition, dans laquelle elles marquent leur disponibilité et leur engagement à poursuivre le dialogue avec la CEDEAO en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel dans les meilleurs délais, a décidé, compte tenu de cet engagement, de poursuivre les discussions avec les autorités burkinabè sur la transition en vue de parvenir à un accord.
La Conférence a décidé d’examiner la situation du Burkina Faso lors de son prochain Sommet ordinaire du 3 juillet 2022. Par ailleurs, la Conférence décide de nommer, Mahamadou ISSOUFOU, ancien président de la République du Niger, en qualité de médiateur de la CEDEAO pour le Burkina Faso, afin de faciliter le dialogue entre l’ensemble des parties prenantes.
La Conférence a exprimé sa vive préoccupation face à la détérioration de la situation sociopolitique en Guinée, du fait notamment de l’absence d’un cadre de dialogue approprié entre le gouvernement et les acteurs politiques et de la société civile. La Conférence reste également préoccupée par la durée de la période de transition de 36 mois annoncée par les autorités de la Guinée.
En conséquence, la Conférence demande la finalisation d’un chronogramme de transition acceptable d’appeller le gouvernement à mettre en place un cadre de dialogue approprié avec les acteurs politiques et de la société civile, afin de faire baisser la tension socio-politique et favoriser une transition pacifique. La cedeao confirme la nomination de M. Mohamed Ibn Chambas, en qualité de médiateur de la CEDEAO pour la Guinée et exhorte le gouvernement à veiller au respect des droits humains de tous les citoyens guinéens et de s’abstenir de tout acte arbitraire contribuant à remettre en cause l’Etat de droit dans le pays. Elle a aussi décidé d’examiner la situation de la Guinée lors de son prochain Sommet ordinaire du 3 juillet 2022.
En ce qui concerne le Mali, la Conférence salue les efforts déployés par le médiateur de la CEDEAO en vue de l’obtention d’un chronogramme acceptable et propre à assurer un retour rapide à l’ordre constitutionnel, conformément aux protocoles et aux décisions de la CEDEAO et de l’Union Africaine et invite le médiateur au Mali à poursuivre ses efforts en vue de finaliser les discussions avec les autorités de Transition.
En outre, la Conférence a décidé de maintenir les sanctions imposées le 9 janvier 2022 tout en poursuivant le dialogue dans le but de parvenir à un accord devant permettre la levée progressive des sanctions, à mesure que les étapes du chronogramme de transition sont réalisées. En fin, elle appelle ses partenaires à accroître l’assistance humanitaire en faveur du Mali.