Une guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump risquerait de nuire à l’économie mondiale, y compris celle du pays qui impose les mesures, a averti vendredi Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE).
« Si nous allions à une véritable guerre commerciale, où le commerce serait considérablement freiné, cela aurait de graves conséquences » pour la croissance et les prix dans le monde, « en particulier aux Etats-Unis », a-t-elle déclaré dans un entretien accordé à la BBC.
Mme Lagarde a exprimé ses inquiétudes au sujet des décisions et des contre-décisions du président américain, les décrivant comme « une préoccupation et une raison pour que nous soyons extrêmement vigilants » et affirmant que cela a créé « un niveau d’incertitude que nous n’avons pas vu depuis longtemps ».
« Chaque guerre commerciale nuira à l’économie mondiale », a ajouté la présidente de la BCE. « Tout le monde en pâtira, c’est une constante dans l’histoire du commerce ». Elle a également noté que ce genre de mesure porte déjà atteinte à l’activité commerciale en aggravant les incertitudes pour les entreprises, les consommateurs et les investisseurs.
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Auparavant, Mme Lagarde, qui s’était exprimée mercredi lors d’une conférence de la BCE, avait reconnu que le maintien de la stabilité dans une époque d’incertitudes exceptionnelles est une « tâche redoutable », soulignant en outre que la BCE « ne peut pas fournir de certitudes sur la trajectoire des taux », car l’environnement est différent aujourd’hui.
La semaine dernière, la BCE a décidé de réduire son taux directeur de 25 points de base dans l’espoir d’assouplir progressivement la politique monétaire restrictive.
Xinhua