Le Conseil des ministres réuni le mercredi 25 novembre dernier a étudié un sujet épineux relatif à l’aménagement et à la gestion du littoral de notre pays. Le ministre en charge de l’Economie maritime a en effet présenté au cours du conseil une communication relative aux enjeux de la gestion du littoral et aux réponses/actions proposées. Dans cette dynamique, le gouvernement a l’obligation d’anticiper, de protéger les populations, d’aménager tout en associant les populations.
Quelques sources et manifestations du phénomène
Déclenché par une série d’erreurs dans l’aménagement du littoral tel que le l’agrandissement du port de Lomé, le recul du trait de côte dans le golfe du Bénin a été particulièrement violent, atteignant jusqu’à 40 m/an. Ses conséquences économiques et sociales ont été considérables. La route côtière a été, à trois reprises, déplacée vers l’intérieur des terres, six villages de pêcheurs ont disparu ; la quatrième ville du pays, Aneho, est menacée de destruction. Et surtout, on a pu craindre que l’usine de concentration de phosphates de Kpémé, qui représente à elle seule 25 % du PIB et 60 % des recettes d’exportation du pays ne soient envahie par la mer.
Les maisons s’effondrent et disparaissent au fil des jours sous les vagues très fortes de la mer repoussée – entre autres – par l’installation ou l’aménagement du nouveau port, Togo terminal. On pourrait ajouter à tout ceci, l’extraction de gravier dans la mer par les riverains, ce qui constitue leurs principales activités.
L’érosion qui se poursuit a englouti plusieurs maisons déjà et on craint encore aujourd’hui pour l’écologie de la lagune qui pourrait être transformée en bras de mer. Face à ces événements, il est intéressant d’observer ce qu’ont été les réactions des différents acteurs sociaux concernés (populations, dirigeants, bailleurs de fonds), et les mécanismes qui ont conduit, d’un constat scientifique à la réalisation de travaux considérables.
Actions….
C’est ainsi que le projet d’investissement de résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest (WACA ResIP)) est lancé dont l’objectif est de renforcer la résilience des communautés et des zones cibles dans la zone côtière ouest africaine. Un projet qui vise à appuyer six (6) pays à savoir le Benin, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, Sao Tomé Principe, le Sénégal et le Togo, pour une durée de 5 ans, financé par la Banque Mondiale, le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et l’Etat togolais pour un montant de 31 milliards.
Depuis son lancement en janvier 2020, le projet qui préconisait d’installer sur la côte, une machine pour nettoyer rapidement et quotidiennement la plage, des poubelles adaptées, des toilettes modernes, et un château d’eau, équipés de panneaux solaires tarde à voir le jour.
La situation devient de plus en plus menaçante et les bras valides optent pour l’exode vers d’autres localités. Mais ceux qui résistent, s’arment au jour le jour. Des digues de protection s’érigent le long de la côte, histoire de se protéger un tant soit peu avant l’intervention de l’Etat.
Plus d’actions à l’avenir…
Pour répondre aux différentes sollicitations des riverains, accentuer l’économie de ce secteur et sauver la cote, un ministère a été pleinement dédié à ce potentiel et à cette problématique : le ministère l’économie maritime, de la pêche et de la protection côtière.
La communication que le ministre en charge de ce portefeuille vient de présenter lors du dernier Conseil des ministres, relative aux enjeux de la gestion du littoral et aux réponses/actions proposées, pourrait être un point de départ de toute une batterie d’actions fortes, efficaces et efficientes.
Un projet de capitale importance car selon le ministre Tengué Kokou : « L’importance du littoral dans l’économie de notre pays est à l’origine de plusieurs défis qui nécessitent de concilier développement des activités économiques et protection des espaces naturels du littoral ».
Un projet qui permettra au gouvernement d’anticiper les besoins et mettre en place une protection en fonction de la proximité avec le rivage tout en associant les populations riveraines à l’aménagement et à la mise en valeur du littoral.
Ainsi pour le faire, les populations partageant la côte togolaise seront appelées à une assise afin de définir les grandes lignes pouvant aider les uns et les autres à résoudre efficacement le problème.
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