Le M66 qui semble perdre de vue que la rue a fait son temps, appelle encore à des manifestations pour des résultats connus d’avance : le flop et le fiasco assurés. Aujourd’hui, l’engagement politique se mesure à l’urne et à la table des discussions. Ce n’est ni l’ANC de Fabre, ni les FDR de Me Apévon qui diraient le contraire.
Après des années de mouvements sociaux, un fait majeur s’impose aujourd’hui sur la scène nationale : le vrai débat et les décisions qui engagent l’avenir du pays se déroulent au sein des institutions de la République. Surtout avec le tournant politique et historique amorcé, marqué par l’avènement d’un régime parlementaire et ses règles de jeu. Aussi, la participation des partis politiques, y compris ceux de l’opposition, aux élections municipales de 2025 a marqué un retour clair à la politique institutionnelle et un vrai top départ à la démocratie participative. Nonobstant, le bourrasque des appels violents, des intimidations de toute sorte, via les réseaux sociaux et les canaux numériques …
Plusieurs dizaines de partis et plusieurs listes d’indépendants ont concouru dans plus de 100 communes, affichant ainsi la volonté d’une grande partie de la classe politique de s’ancrer dans le terrain politique togolais.
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Quand les partis s’expriment sans crier
En s’engageant dans le processus électoral, ces partis ont envoyé un message fort, quoique souvent implicite, aux citoyens : le pouvoir s’obtient et se conteste dans les urnes, et non plus dans la rue. Même les formations de l’opposition qui dénoncent parfois des irrégularités (comme l’ANC) reconnaissent la nécessité d’occuper l’espace démocratique local.
Ce positionnement est un désaveu pour ceux qui, depuis l’étranger, persistent à appeler à une déstabilisation que l’écrasante majorité des acteurs locaux a choisie d’abandonner.
Qui peut prétendre parler au nom du peuple ?
Les appels à manifester, récurrents et souvent lancés depuis l’Europe ou d’autres continents par des activistes isolés, ne parviennent plus à mobiliser.
Ces individus, coupés des réalités quotidiennes du pays, n’ont ni la légitimité électorale, ni l’ancrage social des élus locaux ou des dirigeants des partis. Le chef de l’État se prépare aux prochaines échéances avec des interlocuteurs qui sont sur place. Les Togolais ne devraient plus se laisser berner par des mouvements qui servent davantage l’autopromotion de leurs initiateurs que l’intérêt général.
L’heure est à la consolidation de la paix sociale et au développement économique. C’est le rôle des maires, des conseillers, et des partis implantés sur le territoire d’agir en ce sens. S’ils ne sont pas près de se laisser voler la vedette par des activistes sans mandat, c’est parce que le terrain politique est leur port d’attache et qu’ils ont choisi de s’exprimer par l’action et le dialogue. Le message est clair : l’énergie citoyenne doit être canalisée vers des voies de changement concrètes et légales.
