Récépissé N° 0010 / HAAC / 12-2020 / pl / P

Terrorisme / UNOWAS : des groupes terroristes intensifient l’usage des drones

L’emploi des drones « kamikazes » par les groupes terroristes « constitue une nouvelle dynamique dans les conflits armés au Sahel ».

Des groupes djihadistes ont « intensifié », ces derniers mois, l’utilisation de drones contre des cibles militaires et civils en Afrique de l’Ouest, une région confrontée à une recrudescence d’attaques terroristes « de grande ampleur et de plus en plus sophistiquées ». C’est ce qui ressort d’un rapport du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) sur l’évolution de la situation et des tendances observées dans la région, couvrant la période du 1er avril au 31 juillet 2025.

Durant cette période, les conditions de sécurité dans la région « sont restées très précaires et instables étant donné que les activités terroristes se sont accrues dans les pays du Sahel central et du bassin du lac Tchad », a-t-on lu dans le rapport. « Les groupes terroristes ont fait preuve d’une grande sophistication tactique, en recourant de plus en plus fréquemment à des drones et à des engins explosifs improvisés », a-t-on indiqué.

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Dans le nord-est du Nigéria, des groupes terroristes déploient, a-t-on ajouté, des armes plus sophistiquées, y compris des systèmes de drones aériens et des capacités antiaériennes, et mènent des attaques coordonnées contre des cibles militaires, des convois humanitaires et des infrastructures civiles essentielles (écoles, établissements médicaux, antennes téléphoniques, aéroports et axes routiers). Au Mali, le groupe « Jama’a Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin » (JNIM) affilié à Al-Qaida a mené en avril des frappes de drones contre les forces de défense et de sécurité dans les régions de Ségou et de Mopti.

Des drones commerciaux très accessibles, transformés en armes mortelles

 

D’après l’Institut d’études de sécurité (ISS), un think tank africain, l’emploi des drones « kamikazes » par les groupes terroristes « constitue une nouvelle dynamique dans les conflits armés au Sahel ». Utilisé en particulier dans l’agriculture, l’évènementiel et la communication, les drones civils sont d’accès facile en Afrique de l’Ouest.

Les groupes terroristes « transforment les drones commerciaux très accessibles en armes mortelles et les déploient contre les cibles militaires et civiles », a rapporté le magazine Africa Defense Forum (ADF) publié trimestriellement par l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique. Le Sahel « demeure [depuis 2021, NDLR] l’épicentre mondial du terrorisme, concentrant plus de la moitié des morts liées au terrorisme en 2024, avec un nombre croissant de pays touchés », selon la dernière édition de l’Indice mondial du terrorisme.

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La menace terroriste, initialement localisée dans des États sahéliens enclavés, notamment le Niger, le Burkina Faso et le Mali, commence à s’étendre vers les pays du golfe de Guinée : Bénin, Togo, Ghana et Côte d’Ivoire. Les zones septentrionales de ces quatre pays sont vulnérables à la menace djihadiste en raison de leur proximité géographique et socio-culturelle avec le Sahel. Dans ces zones, un sentiment d’abandon de l’État est présent chez les populations, notamment les jeunes qui peuvent rallier des groupes terroristes.

dpa

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