Récépissé N° 0010 / HAAC / 12-2020 / pl / P

Téléphones et Internet : le coût de l’exclusion numérique

Dans un monde où la connectivité devient une nécessité vitale, l’Afrique subsaharienne paie encore le prix fort pour accéder à Internet. La Banque mondiale, dans son dernier rapport « The Global Findex Database 2025 : connectivity and financial inclusion in the digital economy », dresse un constat préoccupant : le coût élevé des données mobiles et des téléphones constitue un frein majeur à l’inclusion numérique dans la région.

Le téléphone mobile reste le principal canal d’accès au web, mais il demeure un luxe pour les plus pauvres. Les personnes vivant en Afrique subsaharienne paient en moyenne 2,4 % de leur revenu mensuel pour 1 gigaoctet (Go) de données mobiles, un chiffre au-dessus du ‘’seuil d’abordabilité’’ fixé à 2 % par l’Union internationale des télécommunications. Chez les 40 % les plus modestes, ce taux grimpe jusqu’à 5 %.

Si l’on observe une baisse progressive (3,5 % du revenu mensuel en 2022), la région reste la plus chère du monde en matière de données mobiles. Ce coût pèse lourd : seuls 45 % des adultes ont utilisé Internet au cours des trois derniers mois, contre 80 % en moyenne dans d’autres régions en développement.

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Autre frein de taille : le prix des appareils. « Un appareil d’entrée de gamme coûte environ 73 % du revenu mensuel moyen des adultes les plus pauvres », indique le rapport. Conséquence, 77 % des adultes non équipés de téléphones pointent le coût élevé comme principal obstacle. La possession globale de téléphones atteint 74 %, bien en deçà de la moyenne mondiale (86 %).

Mais l’enjeu ne s’arrête pas à l’accès. La sécurité numérique reste fragile. La moitié des détenteurs de comptes mobile money n’ont pas de mot de passe sur leur téléphone. 30 % des adultes déclarent avoir reçu des messages frauduleux tentant d’extorquer de l’argent.

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Face à ces défis, l’inclusion numérique en Afrique subsaharienne ne peut se résumer à une question de couverture réseau. Elle suppose des politiques publiques audacieuses, des partenariats innovants et un véritable engagement à « connecter sans exclure ». Car sans Internet, c’est tout un pan du développement économique et social du continent qui reste hors d’atteinte.

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