Repenser les défis persistants dans la mise en œuvre de la libre circulation pour une meilleure intégration des Etats membres de la Cédeao est la substance d’une réunion du parlement communautaire. Délocalisée en terre gambienne et présidée par la présidente dudit parlement, Ibrahima Mémounatou, cette réunion de la grande Commission mixte s’est ouverte, ce lundi 26 août à Banjul.
Rassemblant les Affaires sociales, Genre et Autonomisation des femmes, les Affaires juridiques et Droits de l’homme, les Affaires politiques, Paix, Sécurité et Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), les Affaires juridiques et Droits de l’homme, le Commerce, les Douanes et Libre circulation, cette réunion va fondamentalement se pencher sur « le rôle du Parlement dans la mise en œuvre du protocole sur la libre circulation des personnes, et le droit de résidence et d’établissement dans l’espace Cédeao ».
En adoptant le 29 mai 1975 ce protocole, la Cédéao ambitionnait réaliser l’intégration régionale entre ses États membres. Avec des avantages certains pour les citoyens, ce protocole permet aux ressortissants de la Cédeao d’entrer et de circuler librement dans les États membres sans visa. Les ressortissants peuvent donc s’installer et mener des activités économiques, sous réserve d’obtenir une carte ou un permis de séjour de la Cédeao. Ces mesures visant à faciliter la mobilité et à stimuler le commerce intra régional au sein de la communauté, ont été saluées par la présidente du parlement de la Cédeao, Ibrahima Mémounatou.
Mais plus de 4 décennies après, malgré les avancées, les défis restent à relever pour sa pleine mise en œuvre. Selon Ibrahima Mémounatou, « ces dernières années, la libre circulation au sein de la Communauté a été mise à rude épreuve par plusieurs facteurs. Les faiblesses du mécanisme de mise en œuvre, les divergences d’intérêts nationaux et les problèmes d’infrastructures entravent la réalisation des objectifs du protocole ». Face à ces enjeux, la présidente du parlement appelle à une gouvernance solide, fondée sur la confiance mutuelle, la responsabilité partagée et l’appropriation des résultats. « Pour atteindre nos objectifs, il est impératif de mettre en place des mécanismes qui assurent un suivi constant pour plus d’efficacité de nos protocoles. Incontestablement, l’institution la mieux placée pour effectuer ces vérifications et assurer cet équilibre au sein de l’architecture de la Cedeao est le Parlement de la Cédeao », a indiqué Ibrahima Mémounatou. Pour elle, une plus grande implication du parlement dans la mise en œuvre du Protocole et de ses Protocoles additionnels est essentielle pour une intégration efficace et complète.
« Les décideurs politiques et toutes les parties prenantes doivent unifier leurs efforts pour identifier les défis et proposer des solutions qui permettront de maximiser les avantages de la libre circulation, tant au niveau régional qu’au niveau national. Ces objectifs ne seront atteints que par l’élaboration de politiques et d’actions coordonnées », a conclu Ibrahima Mémounatou. Aux termes des travaux, des recommandations visant à améliorer les mécanismes existants seront formulés. En marge de cette réunion de la Commission mixte, les députés auront des rencontres directes avec les populations et les autorités locales pour recueillir leurs préoccupations, afin de poser les bases d’une nouvelle réflexion sur le Protocole sur la libre circulation.
Elément majeur de croissance et de développement économique de la communauté ouest-africaine, la libre circulation reste incontestablement une des principales vocations de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédeao).
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