Nuisances sonores : un arrêté interministériel sonne le glas des tapages incontrôlés

Une petite révolution silencieuse se dessine en vue d’une meilleure tranquillité publique de la population togolaise. Depuis le 20 février dernier, un nouvel arrêté interministériel, engage une lutte déterminée contre les nuisances sonores.

Cet arrêté signé par 4 ministres, notamment celui de l’Environnement, de l’Administration territoriale, de la Santé et de la Sécurité impose désormais une discipline stricte dans la gestion du bruit sur l’ensemble du territoire.

« Le seuil de sonorité maximal est fixé à 70 décibels en période diurne (de 6h à 22h) et de 55 décibels en période nocturne (22h à 6h) pour les activités émettant de bruit », dispose l’article 7 du texte. Un pas essentiel dans la lutte contre les nuisances sonores dans un pays où les scieries, moulins, bars, lieux de culte et hôtels rythment, depuis toujours, la vie urbaine et rurale.

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Désormais, toute implantation de ces établissements devra obtenir une autorisation formelle, assortie d’un avis technique préalable. Mais le gouvernement n’entend pas simplement réglementer ; il veut prévenir. L’arrêté est précis. « Toute activité dont l’émission du bruit est susceptible de dépasser le seuil de sonorité prévu à l’article 7 est soumise à une installation de système d’isolation acoustique ». Le message est donc sans détour : qui veut faire du bruit devra savoir l’enfermer.

Les heures de silence imposées rassurent. « L’émission du bruit est interdite dans les bars, buvettes, restaurants, hôtels et établissements de commerce, de 12h à 14h30, puis de 22h à 09h00 ». Pour veiller à l’application de ces règles, la police environnementale, l’Agence nationale d’assainissement et de salubrité publique, ainsi que les forces de l’ordre, sont désormais en première ligne. Les maires, sont également armés de la possibilité d’infliger des amendes.

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Certes, « les forces de l’ordre et de sécurité ne peuvent intervenir dans les lieux de culte que sur réquisition des autorités chargées du contrôle ». Mais même la ferveur religieuse devra apprendre à moduler sa voix.

Le Togo fait donc le pari du silence. Un pari audacieux dans une société en quête de sérénité.

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