Lors de la 77e Assemblée générale des Nations unies tenue il y a quelques jours, le Premier ministre par intérim du Mali, Abdoulaye Maïga a prononcé un discours qui fait couler beaucoup d’encres et de salives. On note qu’il s’est attaqué à plusieurs personnalités du monde et d’Afrique.
Depuis le début de la transition au Mali, la junte en place ne cesse d’évoluer de crises en crises. Alors qu’il semblait avoir réglé ses difficultés avec la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao), le pouvoir militaire en place à Bamako s’isole de plus en plus non seulement par rapport aux pays de la sous-région et africain, mais aussi vis-à-vis du reste du monde.
Une grande partie de l’opinion publique africaine soutient cette attitude. On constate que le Mali préfère se rapprocher de l’autre bloc formé par la Russie et ses Etats partenaires (Iran, Chine etc…). Cela n’est pas mauvais en soi. Chaque pays est libre de choisir librement ses partenaires. On est tous d’accord que la manière dont les occidentaux régentent le monde en voulant être les seuls maîtres à bord aux détriments des intérêts des autres est inacceptable.
Malgré le lourd passif colonial que ces pays détiennent, ils continuent de vouloir contrôler l’Afrique. Le professeur Robert Dussey, ministre togolais des Affaires étrangères a fait un discours très pertinent sur cet aspect du 77e AG des Nations unies. Malheureusement, le Mali a voulu se singulariser.
Dire au secrétaire général des Nations unies qu’il n’a pas le droit de s’ingérer dans une affaire qui oppose deux Etats alors même le Mali accueille une force onusienne, est totalement incohérent. Traiter le régime d’Alassane Ouattara de tous les noms d’oiseaux, traiter le président du Niger d’étranger, est-il le signe que l’on détient une certaine souveraine ?
Franchement, le Mali est-il aujourd’hui un pays souverain ? Et quand on conseille à un pouvoir illégitime comme celui d’Assimi Goïta de se concentrer sur la lutte contre le terrorisme et d’organiser des élections afin que des civils puissent venir au pouvoir, pourquoi cela doit-il déranger ? Que font-ils actuellement pour respecter le chronogramme qu’eux-mêmes ont réussi à imposer à la Cedeao à coup de propagande ?
Vivement que l’attitude de cette junte puisse conduire le Mali à bon port. Parce que s’il s’agit juste de réveiller un faux sentiment panafricaniste basé sur l’anti-français afin de rester le plus longtemps au pouvoir ; et que le Mali se retrouve dans quelques années dans des situations similaires, il faudra que ces militaires soient prêts à en répondre devant l’histoire.
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Mali : devrait-on revendiquer la souveraineté d’un Etat par des injures ?
Le Nouveau Reporter
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