Il y a des ouvrages qui ne se contentent pas de raconter des histoires. Ils les vivent, les apprivoisent et transmettent des émotions. »Traversées », premier recueil de nouvelles de Soloum Bayitaré, en fait indéniablement partie. Livre du mois, ce recueil a été présenté au public togolais, ce jeudi 26 juin à Lomé.
Sorti des Éditions Le Plaisir, ce recueil de 60 pages regroupe 6 récits brefs, concis, mais intenses, où chaque mot semble pesé et chaque silence chargé de sens.
L’autrice, togolaise de cœur et de plume, signe là son entrée en littérature avec passion. « La littérature est pour moi une passion car mon envie d’écrire est assez forte », confie Soloum Bayitaré. Cette force, on la sent à chaque page, dans la sobriété du style, dans la densité des émotions. Bayitaré « va droit au but » comme le souligne le critique littéraire Dr Anoumou Amékudji, enseignant à l’ISICA. Selon lui, l’ouvrage « répond aux caractéristiques essentielles des nouvelles », tout en posant des « problématiques sociétales qui valent la peine d’être racontées ».
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L’ouvrage aborde des sujets poignants et universels : la mort, l’éducation, les liens familiaux, la foi, les ravages des réseaux sociaux… L’histoire de Doriana, « un bébé décédé deux ou trois jours après sa naissance », devient le fil rouge d’une méditation poignante sur l’amour maternel et la fragilité de l’existence.
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Mais Soloum Bayitaré ne s’arrête pas là. Elle glisse aussi, discrètement, une critique sociale. Les infrastructures hospitalières inadaptées, les dérives de l’ère numérique, les désillusions contemporaines : tout est là, suggéré avec pudeur et raconté sans fard.
Engagée, l’écrivaine est également une entrepreneure, diplômée en administration d’agence de voyage, ancienne secrétaire et agent commercial. Une vie faite de rebonds, de combats, d’expériences diverses autant de traversées qui nourrissent sa plume.
Le message qu’elle adresse au lecteur est limpide : « C’est un message d’espoir, un message de résilience… de ne pas baisser les bras ». Son œuvre en est l’écho vibrant.
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Soloum Bayitaré signe un recueil à la fois intime et universel, un petit livre aux grandes vérités. Une première publication qui a tout d’un tremplin à la fois pour elle que pour les lecteurs.
