Une situation clivante et dérangeante a cours au sein de l’Assemblée nationale du Libéria depuis quelques mois. Le vers est si avancé dans le fruit que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) s’en inquiète. Ne voulant pas de surprise d’une situation de crise irrécupérable, le président en exercice de l’institution communautaire, Bola Tinubu multiplie déjà des actions.
« À la tête d’une délégation du Parlement de la CEDEAO, j’ai atterri au Libéria avec la mission de comprendre en profondeur les racines de la crise actuelle au sein de la Chambre des Représentants. Face à la complexité de cette situation, notre objectif est de promouvoir un dialogue inclusif, capable de réunir toutes les parties prenantes et organes de contrôle pour une concertation constructive. », a indiqué il y a quelques heures sur son compte X, la présidente du Parlement de la Cedeao, l’honorable Ibrahima Memounatou. Un message qui trahit la profondeur du mal.
Si les murs de la Chambre des représentants du Libéria sont très épais, cela n’empêche les oreilles du président nigérian, président de la Cedeao, Bola Tinubu de siffler abondamment ces dernières semaines. Selon, plusieurs indiscrétions, face à cette une situation aussi embarrassante, ce dernier est resté ces temps-ci très proches et scotchés aux sacrés conseils de son homologue du Togo, Faure Gnassingbé, connaissant l’esprit, le tact, la disponibilité voire « l’habileté » à négocier et à pratiquer la médiation sans relâche de celui qu’il convient d’appeler depuis un moment en Afrique de l’Ouest, le champion du règlement des causes perdues. Conscient surtout que la Cedeao porte aujourd’hui une image si écornée et écorchée, renforcée par des défections et autres problèmes qui constituent un vrai caillou dans ses chaussures. Bola Tinubu veut jouer le va-tout et éviter à l’institution de se salir davantage.
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Disponible, Faure Gnassingbé ne ménage rien pour éteindre ou participer à éteindre le feu quand une case brûle. Faut-il le rappeler. Il y a moins de deux semaines, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Maitama Tuggar, également président du Conseil des ministres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédeao) a échangé en tête-à-tête avec le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé.
Selon les convenances diplomatiques, cette rencontre qui a traité de la situation politique et sécuritaire en Afrique de l’Ouest, abordé la coopération bilatérale entre le Nigéria et le Togo, deux membres fondateurs de la Cédeao visait aussi à baliser la voie au prochain sommet ordinaire de la Cédeao. Normal, ce sont des convenances diplomatiques et l’essence des discussions ne filtre jamais. Une visite, sans doute, qui n’était pas fortuite.
Selon des sources proches de la présidence de la République fédérale du Nigéria, c’est la président Tinubu qui aurait instruit en personne la présidente du Parlement de la Cedeao, pour sa mission en cours depuis le 11 novembre dernier pour s’achever demain.
Le nœud du problème au Parlement du Libéria ? Par ses prises de position et son impartialité, le président de l’Assemblée nationale Jonathan Fonati Koffa, clive de plus en plus selon plusieurs médias libériens. La tension s’est si intensifiée ces temps-ci de sorte qu’un groupe de 43 députés, dirigé par le Samuel Kogar, veut sa destitution et a convoqué une session séparée, tandis qu’un autre bloc de 30 autres députés soutient le président de l’Assemblée nationale.
Qui alors pour ramener la quiétude au sein de la Chambre des représentants libérienne, où tout se déroule comme si les élus avaient oublié que leur pays vient de très loin.
Plusieurs sources diplomatiques proches des instances de la Cedeao estiment d’ailleurs, que le Togo pourrait se voir confier ce dossier. Car pour avoir réussi avec doigté la médiation dans plusieurs dossiers plus brûlants et complexes, Faure Gnassingbé aurait la recette indubitable et indiscutable.
Le temps nous dira !
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