Le Togo a commandité deux études d’impact environnemental et social pour suivre l’impact de la construction du 3ème quai par la société Togo Terminal et pour la construction de la darse et de l’épi d’arrêt de sable par la société Lomé Container Terminal (LCT).
Le confrère de « L’union pour la patrie » dans sa parution n° 1468 du 24 août 2021, relève que les études techniques ont révélé que le dragage effectué dans le bassin portuaire pour les constructions du 3ème quai et de la darse n’a pas d’effet sur l’érosion côtière. Par contre, la construction de l’épi d’arrêt de sable, occasionnerait un effet amplificateur moins important sur cette érosion qui sévit depuis les années 1970.
Ce troisième rapport de suivi de conformité sur l’investissement de la Société financière internationale dans Lomé Container Terminal, publié le 11 août 2021 par le Bureau du Conseiller médiateur pour l’application des directives (CAO), qui est un mécanisme indépendant de recours et de responsabilisation, reçoit les plaintes déposées par les communautés et les personnes qui seraient touchées par les projets soutenus par la SFI et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA). Il rend compte directement aux conseils d’administration de la SFI et de la MIGA et est totalement indépendant de la direction de la SFI et de la MIGA.
Mais, le bi-hebdomadaire constate qu’au Togo, le projet LCT a soutenu la mise en place d’un terminal à conteneurs dans l’actuel port de Lomé. Outre la construction du terminal à conteneurs, le projet comprenait l’extension d’un brise-lames (nouvel épi), pour empêcher le chenal d’accès au port de se remplir de sable, et le dragage d’un canal d’accès plus profond pour le port.
La SFI a soutenu le projet par l’octroi de deux prêts. Le processus de conformité du CAO a été déclenché par une plainte déposée en mars 2015 par les membres de communautés vivant dans une zone à l’est du port en proie à l’érosion côtière (Agbodrafo et Baguida). Les plaignants affirment que le projet a accéléré l’érosion côtière dans leurs communautés, ce qui a un impact sur leurs maisons et leurs moyens de subsistance.
Ainsi selon le rapport d’enquête faisant état de la non-conformité de l’application par la SFI de ses normes environnementales et sociales au projet LCT. Le CAO a constaté des lacunes dans l’examen et la supervision par la SFI de l’évaluation des impacts de l’érosion associés au projet, y compris les impacts cumulatifs et historiques, comme l’exige le cadre de durabilité de la SFI. Dans sa réponse à l’enquête de conformité du CAO, la SFI a indiqué qu’aucun lien n’avait été établi entre le projet et l’érosion côtière. La réponse de la SFI ne contenait pas de plan d’action.
Cependant, la SFI a, par la suite, signalé des mesures prises en réponse aux constations du CAO. En mars 2018 et avril 2019, le CAO a publié deux rapports de suivi concernant les mesures que la SFI avait prises et/ou avait proposé de prendre pour répondre aux conclusions de l’enquête.
Ainsi selon un audit environnemental et social et l’étude sur l’érosion côtière commandité par la SFI rendent compte que les deux études ont confirmé que le port de Lomé a toujours été et demeure une cause importante d’érosion côtière pour l’est du port. Dans ce contexte, l’étude sur l’érosion côtière a montré que le projet LCT a contribué à l’érosion côtière pour l’est du port.
Sans attribuer de causalité précise, l’audit environnemental et social fait état de l’augmentation de l’érosion suite à la construction du projet LCT et arrive à la conclusion que cela ne peut pas être la « seule responsabilité » de LCT.
À ce jour, constate le confrère, la SFI n’a pas demandé à LCT d’élaborer ou de mettre en œuvre des mesures pour faire face aux impacts du projet associé à l’érosion à l’est du port.