Les associations Femmes d’Actions et Cœur Solidaire ont rassemblé les populations et les acteurs autour de la journée de la femme africaine (célébrée le 31 juillet), à travers le Forum des femmes 2021. Il s’est tenu ce lundi 02 août à Lomé, en présentiel et en ligne « Pour plus d’engagement en faveur de la protection de la femme et de l’enfant au Togo ». Présidé par la ministre de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation, Adjovi Lonlongno Apedo Anakoma, le forum a permis d’aiguiser les armes juridiques, psychologiques et sociales contre la violation des droits et libertés des femmes et des enfants.
L’honorable Ibrahima Memounatou, vice-président de l’Assemblée nationale togolaise et l’honorable Kouméalo Anaté, députée à l’Assemblée nationale togolaise sont les organisatrices de ce forum parrainé par le président du Togo, Faure Gnassingbé et en partenariat avec le ministère de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation ; des Agences du système des Nations-Unies et l’Ambassade de France au Togo.
D’après ONU Femme, dans le monde, 35% des femmes ont subi au moins une fois des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime, ceci pouvant atteindre 70% des femmes dans certains pays. Chaque jour, 137 femmes sont tuées par un membre de leur famille et moins de 40% des femmes qui subissent des violences demandent de l’aide sous une forme ou une autre en se tournent vers leur famille ou leurs amis, et très peu vont vers des institutions officielles telles que la police et les services de santé, moins de 10% font appel à la police. La moitié de ces pays sont situés en Afrique de l’Ouest.
Partant de ce constat, « …Nous devons engager un véritable combat car des vies humaines sont en jeu et nous n’avons pas le droit de fléchir… C’est aussi avant tout, mener le combat de culturel de l’égalité. Il faut une véritable prise de conscience collective, nous avons travaille à faire. L’État doit veiller à ce que le plus faibles soient protégés par la loi », a exhorté Aliou Dia, représentant résident du PNUD au Togo.
Parlant de loi, le forum a permis de mettre en lumière l’arsenal juridique dont dispose le Togo en matière de droit de la femme. Le code de l’enfant de 2007, le code des personnes et de la famille de 2012 de même que le nouveau code pénal de 2016, sont entre autre loi dont dispose le Togo et d’autre que le pays a ratifié au plan continental et international. Ces lois ont été présentées et expliquées au forum par Kodjo Gnambi Garba, Procureur général près la Cour d’appel de Lomé.
Des témoignages de femmes et filles victimes de viols et d’abus sexuels ont été diffusés. Lesquels témoignages font froids dans le dos et qui renforcent la lutte. « Il faut vraiment lutter contre le faite que les gens accusent les victimes en les tenant responsables de ce qui leur est arrivé. Cela fait qu’on arrive pas à en parler », a fait savoir une victime.
Pour la ministre Adjovi Lonlongno Apedo Anakoma, « Ses manifestations ont pour noms, harcèlement sexuel l’inceste, la pédophilie, les le viol, le mariages précoces, les violences de tout genre, pédopornographie, etc. Autant de dérives contre lesquelles nous devons rester vigilants et maintenir la une dynamique de lutte en synergie, autant pour la prévention que pour la gestion et la répression ».
Le forum a responsabilisé les autorités traditionnelles sur le traitement réservé aux femmes dans les communautés.
« Cette situation révoltante et insoutenable perdure et semble croitre sans cesse malgré le cadre légal et juridique ainsi que les différents mécanismes mis en place par les gouvernants, et malgré les différentes initiatives engagées par de nombreux acteurs institutionnels et non institutionnels, nationaux et internationaux pour plus de protection de la femme et de l’enfant », a constaté Ibrahima Memounatou.
Il faut donc « rechercher les meilleures solutions et stratégies pour un changement de comportements et de mentalités, élaborer un document de recommandations et d’éléments de langage pour différents plaidoyers et différents mécanismes à créer ou à renforcer », a renchéri Kouméalo Anaté, présidente de Cœur Solidaire.
Le présent forum a été sanctionné par un cri de guerre au travers une déclaration.
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