Un prêtre togolais est activement recherché par la justice française après avoir été condamné par défaut à un an de prison pour agression sexuelle. Son absence au procès et les circonstances de l’affaire soulèvent de nombreuses interrogations.
Ledit prêtre aurait-il pris réellement des initiatives à rebours de son vœu de chasteté? Aurait-il préféré en l’espace d’un soir se défaire de sa soutane pour simuler un agresseur sexuel? Son absence au procès serait-il la preuve implicite de sa culpabilité? Beaucoup de questions demeurent mais tels se présentent les faits qui lui sont reprochés.
Les faits remontent au 4 juillet 2023, à Belfort. La victime, une femme fragilisée après un burn-out, s’était tournée vers l’Église pour y trouver du réconfort. Ce refuge spirituel s’est malencontreusement retourné contre elle. Selon son témoignage, le prêtre l’aurait agressée sexuellement dans son presbytère, alors qu’il était sous l’emprise de l’alcool après une réception. Malgré son refus explicite, l’homme d’Église aurait profité de son ascendant sur elle pour commettre des attouchements.
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Un témoin, fidèle de l’Eglise, a confirmé les aveux du prêtre. « Il m’a confié avoir eu des gestes déplacés », a-t-il déclaré devant la justice. De plus, la victime a été en mesure de décrire avec précision l’agencement de la chambre du religieux, un détail qui a pesé lourd dans le dossier.
Lors de l’enquête, le prêtre a nié en bloc. Pourtant, son absence au procès du 28 janvier 2025 intrigue. Son avocate, Me Stéphanie Quenot, affirme qu’il a quitté la France en août 2024 pour des « cérémonies de deuil » au Togo. Mais un détail trouble l’affaire : le décès de sa mère remonte à deux ans.
Dès lors, la justice française a émis un mandat d’arrêt contre lui. Il est désormais recherché pour purger sa peine. Le tribunal n’a laissé place à aucun doute. Il a reconnu la culpabilité du prêtre et prononcé une sanction sévère : un an de prison ferme, l’inscription au fichier des délinquants sexuels (FIJAIS) et une interdiction définitive de séjour en France. De surcroît, il lui est désormais interdit d’exercer toute fonction religieuse sur le territoire français.
L’avocat de la victime, Me Leandro Giagnolini, a salué cette décision. « Ma cliente ne cherche pas vengeance, mais espère que la justice contribuera à prévenir de tels comportements, notamment au sein de l’Église », a-t-il souligné.
Cette affaire jette une nouvelle ombre sur l’institution religieuse, déjà secouée par de multiples scandales. Reste à savoir si le prêtre sera retrouvé et extradé vers la France pour répondre de ses actes.