L’Alliance nationale pour le changement (ANC) vient de trancher dans le vif. 7 de ses membres, accusés d’ »indiscipline caractérisée » et de refus d’alignement sur la ligne politique du parti, ont été définitivement exclus, le vendredi 24 janvier 2025. Une sanction lourde, qui interroge sur l’avenir du parti de Jean-Pierre Fabre dans un contexte politique particulièrement tendu.
Les exclus, parmi lesquels Robert Adeblewo Kossi Olympio et Jean-Jacques Sitou Messan Folly Teko, paient le prix de leur insubordination. En cause, leur volonté de siéger dans les instances régionales malgré une interdiction formelle du bureau national. Cette fronde ouverte s’inscrit dans un contexte plus large. Depuis mai 2024, l’ANC refuse de participer à la nouvelle architecture institutionnelle mise en place, dénonçant une machination inédite aux plans électoral, constitutionnel et institutionnel.
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Malgré cette position de principe, lesdits membres exclus ont choisi d’ignorer les directives du parti, demandant même au président national du parti de les autoriser à siéger. Face à ce que le bureau considère comme une violation flagrante des règles internes, la sanction est tombée, sans appel. Leur exclusion pure et dure. Les autres membres définitivement exclus sont : Zokevo Kokou Obakou, Alphonse Agbéko Akaldé, Mouhalidina Alfa-Sika, Goutane Oudanou et Jean-Jacques Sitou Messan Folly Teko.
L’unité du parti en question
Cette exclusion envoie un signal fort, tout en soulèvant aussi une question essentielle. l’ANC peut-elle encore préserver son unité ? Depuis plusieurs années, le parti fait face à des secousses internes, entre divergences stratégiques et frustrations face aux résultats électoraux. La rigidité de la ligne Fabre, qui refuse toute compromission avec le pouvoir, finit par éroder la cohésion interne.
Certains observateurs estiment que cette purge pourrait affaiblir encore davantage le parti. D’autres y voient au contraire une tentative de resserrer les rangs avant de futures échéances politiques.
Quelles perspectives pour l’ANC ?
Désormais, l’ANC se retrouve à un tournant. En se coupant de certains cadres influents, le parti fait le pari d’une discipline absolue, mais risque d’accroître les défections. Les exclus, eux, pourraient rejoindre d’autres formations ou tenter de constituer une alternative, accentuant la fragmentation de l’opposition togolaise.
Reste à savoir si cette démonstration d’autorité suffira à préserver l’ANC comme un acteur politique majeur ou si elle précipitera son déclin. Cette crise interne loin d’être anodine, pourrait bien reconstituer le paysage politique togolais dans les mois à venir.