Comment parvenir à sortir – sans préjudices majeurs – de la crise sanitaire née à partir du coronavirus ? C’est la question qui taraude les acteurs économiques, en l’occurrence ceux du secteur informel. Les activités socioéconomiques marchent toujours au ralenti et les dettes s’accumulent. Beaucoup de citoyens togolais, contraints de revoir leur mode de vie, vivent au jour le jour. Il va de soi que l’économie nationale est à la recherche d’un nouveau souffle. L’Etat est constamment à pied d’œuvre pour le lui insuffler. Tous ces efforts commencent par rejaillir sur les populations.
Dans nos sociétés, où le respect de la tradition est d’une importance capitale, la femme joue un rôle inestimable dans l’épanouissement du foyer. Malheureusement, les impacts négatifs de la pandémie ont fragilisé davantage les conditions de vie et de travail, préalablement précaires pour ces femmes et leurs ménages.
Pour la directrice régionale de la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPFRA), Marie-Evelyne Barry, « la pandémie du coronavirus est plus qu’une urgence médicale. Plus de 75% des femmes vivent et survivent de l’économie informelle en Afrique. Malheureusement ces petites entreprises ont été affectées par les mesures de prévention. Les Etats africains ont de ce fait leur rôle à jouer pour un meilleur redressement du tissu économique en vue d’une inclusion financière solide ».
Au Togo, le gouvernement a rapidement pris le taureau par ses cornes grâce principalement au programme de revenu universel de solidarité, « Novissi ». 12.250 francs CFA mensuels ont été distribués aux femmes et 10.500 aux hommes pendant près de trois (03) mois.
Au niveau du ministère du Commerce, l’on a tenté le tout pour le tout. L’objectif est d’éviter toute spéculation des denrées de première nécessité, surtout que le commerce international a connu un ralentissement exponentiel en un temps record, si on se réfère au cri d’alerte lancé par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Aujourd’hui, le pays ne peut s’offrir de luxe d’imposer un confinement à plus de 50% de la population exerçant principalement dans l’informel. C’est pourquoi, l’heure de prendre des mesures endogènes a sonné. Des mesures impliquant les acteurs du secteur informel notamment ceux de la Délégation à l’organisation du secteur informel (Dosi) et de l’Agence nationale d’appui au développement à la base (Anadeb) pour un début de solution et une relance de l’économie, surtout dans les ménages vulnérables.
La levée totale du couvre-feu, du bouclage des villes et l’annulation d’autres mesures restrictives favorisent la reprise, lente mais sûre, des activités économiques. C’est un grand pas.