Récépissé N° 0010 / HAAC / 12-2020 / pl / P

Consommer local : le Togo mise sur la compétence et l’innovation pour l’autonomie économique

À partir de ce mercredi 1er octobre, le Togo, à l’instar des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), lance la sixième édition du « Mois de consommer local » (MCL). Placée sous le thème « Compétences et innovations au service de la compétitivité des produits locaux », cette édition met en lumière les acquis, les défis et les perspectives de la politique nationale de promotion du « Made in Togo ».

Depuis 2019, le mois d’octobre est consacré à l’intensification des actions de promotion de la consommation locale. Les 5 premières éditions ont permis d’asseoir une vision claire, alignée sur les orientations du président du Conseil et déclinée dans la Feuille de route gouvernementale 2020-2025.
Les résultats sont probants : la multiplication des initiatives portées par le secteur privé, la hausse du chiffre d’affaires des entreprises engagées dans le local (environ +40 % depuis 2019, selon les enquêtes réalisées), l’amélioration continue de la qualité des produits et la percée progressive à l’export. Cette dynamique, qualifiée de vertueuse par la ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale, Rose Kayi Mivedor, est pourvoyeuse de richesses et d’emplois.

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Cependant, elle souligne la nécessité de disposer d’études plus approfondies, dotées d’indicateurs mesurables, afin de quantifier avec précision l’impact réel de cette politique après six années de mise en œuvre.
Des défis persistants
Si les avancées sont notables, plusieurs défis demeurent. Les éditions précédentes ont mis en lumière des besoins urgents liés à la traçabilité des produits, au respect des normes, au packaging, au rapport qualité-prix et à la disponibilité sur les marchés. S’y ajoutent des contraintes structurelles : renforcement des capacités des acteurs, maîtrise du coût des facteurs de production et accès facilité aux marchés. Pour y répondre, le gouvernement a initié différentes actions, dont l’élaboration d’une stratégie dédiée, le renforcement des structures de qualité, l’organisation des foires « Made in Togo » et la mise en place de plateformes de e-commerce.

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Protection du marché et substitution à l’importation
La question de la concurrence avec les produits étrangers reste centrale. À ce sujet, un dispositif juridique encadre déjà la commercialisation des produits sensibles. L’arrêté interministériel n° 31 impose aux importateurs de s’approvisionner localement à hauteur de 10 à 30 % selon les capacités des entreprises nationales, avant toute importation. Ce mécanisme vise à protéger la production locale tout en préservant le pouvoir d’achat des consommateurs.
Par ailleurs, l’édition 2025 met l’accent sur une stratégie innovante : la substitution aux produits manufacturés importés. À partir des données douanières des trois dernières années, les autorités identifient les produits les plus importés et mettent en avant les entreprises togolaises capables de fournir des alternatives de qualité.

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Au-delà des dispositifs mis en place, l’avenir de cette politique repose sur le consommateur. Rose Kayi Mivedor appelle chaque citoyen à privilégier les produits « Made in Togo » dans ses choix quotidiens, qu’il s’agisse de denrées alimentaires, de textiles, de cosmétiques ou d’ameublement.
« Pour notre développement, consommons local », insiste-t-elle, rappelant que la consommation locale est aussi une affaire de patriotisme économique.

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