L’archevêque émérite de Lomé, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro est secoué de tous les côtés. A peine avoir été invité par l’Union des démocrates socialistes (UDS-Togo) à se « départir de cette tendance trop facile à constamment accuser les autres de son propre mal » qu’il doit « produire sous quinzaine la preuve de ses accusations », sans quoi, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) sera contrainte de le traduire en justice.
Visiblement, le tacle de l’homme de Dieu est resté en travers de la gorge du parti de l’ex-chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre qui compte employer les grandes manœuvres pour se laver de tout soupçon.
Flashback
« Les leaders de l’opposition ont reçu de l’argent du chef de l’Etat, pour qu’ils se taisent, raison pour laquelle la victoire d’Agbéyomé Kodjo n’est pas reconnu. Ils ont tous reçu de l’argent, aucune exception (…). Ce qui compte chez les Togolais maintenant, c’est le ventre », avait argué le prélat lors d’une conférence de presse.
Contre-pied
Pour les partis ciblés, cette déclaration n’est ni plus ni moins, qu’une affirmation gratuite. L’ANC l’a qualifiée de « malveillante et calomnieuse ». Il va de soi que « le président de l’ANC n’a jamais rencontré seul, ni Gnassingbé Eyadema, ni Faure Gnassingbé en tête-à-tête, encore moins reçu le moindre centime d’eux ou du pouvoir en place », a formellement nié le parti à travers un communiqué.
Au-delà d’une affaire banale
« Puisque vous persistez à le traiter de corrompu, qui s’en met plein les poches, nous nous voyons contraints d’exiger que vous produisiez sous quinzaine, à compter de la réception de cette lettre, la preuve de vos accusations. Passé ce délai, nous nous verrons dans la triste obligation de vous demander de produire ces preuves devant la hiérarchie de l’Eglise catholique ou, à défaut, devant les tribunaux », rendez-vous donné par le parti orange, troisième lors de la récente présidentielle.
Ras-le-bol
Par-dessus tout, l’ANC n’en peut plus de cette « haine » que le prélat nourrit à l’égard de son leader, simplement parce qu’il a refusé de s’aligner derrière ses « diktats ». C’est pourquoi, au nom des militants et sympathisants du parti, il le prie « d’apporter la preuve de ses allégations ».
Et la pomme de discorde ?
Aux dernières nouvelles, il (Agbéyomé Kodjo) a été arrêté et déposé au Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC) de la Gendarmerie nationale après avoir refusé, à de nombreuses reprises, de se présenter pour se faire écouter. L’ancien Premier ministre et ex-président de l’Assemblée nationale conteste toujours les résultats qui sont truffés, selon lui, de « graves irrégularités ». Il s’est, dans la foulée, auto-proclamé président de la République. A l’état actuel des choses, son immunité parlementaire a été sautée à la demande du procureur de la République pour « troubles aggravés à l’ordre public, diffusion de fausses nouvelles, dénonciation calomnieuse et d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat ».