Lancée en janvier 2024, l’Assurance maladie universelle (AMU) représente une avancée majeure dans le système de santé togolais. Conçue pour offrir un accès équitable aux soins médicaux à l’ensemble de la population, cette initiative ambitieuse, mise en œuvre par l’Institut nationale d’assurance maladie (INAM) et la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), fête sa première année avec des résultats prometteurs.
L’AMU repose sur une vision simple mais audacieuse : que chaque citoyen, peu importe son statut professionnel, puisse bénéficier de soins de santé de qualité. Dans cette optique, l’INAM a pris en charge les fonctionnaires et agents parapublics, tandis que la CNSS s’est concentrée sur les travailleurs du secteur privé et informel. Ce système dual a permis de couvrir des catégories souvent négligées, notamment les indépendants et les petits commerçants. Cela ouvre ainsi une nouvelle ère pour l’accès aux soins au Togo.
Lors d’une émission sur la Télévision nationale (TVT) , les responsables des deux institutions ont dressé un état des lieux après douze mois de mise en œuvre. Selon l’INAM, 26.025 nouveaux bénéficiaires se sont ajoutés en 2024, portant à 509.902 le nombre total d’assurés depuis la création de l’organisme en 2011. Ce réseau s’appuie désormais sur 270 pharmacies et 1.263 formations sanitaires, publiques comme privées.
La CNSS, quant à elle, gère un portefeuille de 400.000 assurés. Sur cette base, environ 174.000 personnes ont actualisé leurs données en ligne pour bénéficier de la couverture AMU, signe d’une appropriation progressive du dispositif. L’un des principaux défis reste cependant d’atteindre une couverture encore plus large, notamment dans les milieux ruraux.
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La fin des barrières financières aux soins
L’AMU ne se limite pas à fournir des cartes d’assurance. Son objectif fondamental est de briser les barrières financières qui empêchent les citoyens de se soigner. Comme l’a rappelé Tchilabalo Pilante, directeur général de l’INAM, de nombreuses familles renoncent aux soins en raison de leur coût. Le principe de solidarité introduit par l’AMU permet une mutualisation des ressources : « chaque citoyen cotise selon ses revenus, mais tous bénéficient des mêmes prestations », a-t-il affirmé. Ainsi, une égalité de traitement est garantie, indépendamment des disparités de revenus.
Des perspectives à consolider
L’avenir de l’AMU repose sur plusieurs axes stratégiques. Il s’agit d’élargir encore la base des bénéficiaires, de renforcer l’offre de soins, notamment dans les zones reculées, et d’améliorer les remboursements aux prestataires. Ces efforts visent à pérenniser un système qui se veut à la fois inclusif et durable.
Un modèle pour l’Afrique ?
Le Togo semble tracer la voie d’une réforme ambitieuse qui pourrait inspirer d’autres nations africaines. L’AMU, en favorisant la solidarité nationale, reflète une volonté politique forte de placer la santé au cœur du développement humain. Si les défis restent nombreux, notamment en termes de sensibilisation et de logistique, le chemin parcouru en une année donne de l’espoir à une population longtemps privée d’un accès systématique aux soins.
Avec une gestion rigoureuse et des efforts continus, l’AMU pourrait bien devenir l’un des piliers d’une société togolaise plus équitable et résiliente.