Depuis l’annonce de la création de la monnaie unique pour les pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le débat est vif est un peu partout. Pour certains, la création d’une monnaie unique pour la sous-région va affaiblir son économie. Pour d’autres, c’est le contraire. L’agence américaine de notation financière Standard & Poor’s se mêle également au débat. Elle a sorti un rapport intitulé « Entrée dans l’âge de l’Eco : implications de la réforme monétaire en Afrique de l’Ouest ».
Dans le rapport, S&P analyse les implications de cette réforme sur deux points. Il s’agit de la stabilité monétaire et économique pour l’Uemoa et les relations de celle-ci avec ses partenaires de la Cedeao. L’agence relève les enjeux liés au passage de franc CFA à l’Eco. Elle les regroupe en cinq points. L’agence estime d’abord que le passage du FCFA à l’Eco posera des questions à l’avenir de la zone franc CFA. Ensuite, la réforme ne devrait pas avoir d’impact sur les notations souveraines en Uemoa, puisqu’elle ne prévoit pas de dévaluation. Conséquence : l’Eco sera toujours arrimé à l’Euro et la France va encore se charger de la convertibilité. De plus, les économies des pays comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire seront exposées.
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L’autre aspect, c’est la détérioration de la qualité de crédit des Etats de l’Uemoa en cas de pression sur le taux d’échange. Pour préserver la stabilité économique, les Etats de la zone doivent instaurer une discipline budgétaire et des fondamentaux économiques solides. Enfin, la S&P indique aussi qu’à moyen terme, une monnaie unique pour les 15 pays de la Cedeao parait peu probable.
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