Un rapport sur la situation de la dette publique de huit (08) pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a été publié le 17 février 2020 par Moody’s Investors Service. Les résultats sont alarmants pour les pays en question.
Aujourd’hui, « le poids de la dette a quasiment doublé dans la Cedeao par rapport à 2010 et semble peu enclin à diminuer, ce qui soulève des préoccupations quant à sa soutenabilité. Cette tendance s’accompagne de coûts économiques et sociaux potentiellement importants », a renseigné le rapport.
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En réalité, « une part croissante des recettes consacrées au paiement des intérêts affaiblit la capacité d’un gouvernement à favoriser la croissance et le développement ». Pour Moody’s Investors Service, les risques qui remettent en cause la soutenabilité de la dette résident dans « une dynamique d’endettement défavorable ainsi qu’une faible capacité de financement et de gestion de la dette ».
Le Togo (noté B3, perspective stable), le Ghana (B3, perspective positive) et le Nigéria (B2, perspective négative) font partie des « pays menacés » tandis que le Mali et le Niger restent particulièrement « sensibles à des chocs susceptibles d’augmenter de manière significative le poids de la dette et de détériorer la soutenabilité de leur dette ». En ce qui concerne le Sénégal et la Côte d’Ivoire, ils « se montrent plus performants en termes de gestion financière ».
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Une situation qui, selon Moody’s, inquiète d’autant plus que « tous les Etats de la Cedeao, à l’exception du Nigéria, ont bénéficié d’un allégement de leur dette dans le cadre de l’initiative en faveur des Pays pauvres très endettés (PPTE) offert par la communauté internationale ». Par conséquent, informe la note, « le poids de leur dette est passé d’environ 80% du Produit intérieur brut (PIB) en moyenne en 2000 à 30% 10 ans plus tard ».