Le projet Télé Echographie a été officiellement lancé ce mardi 05 septembre 2023 au ministère de la Santé, par le secrétaire général, représentant le ministre de tutelle, Prof. Moustafa Mijiyawa. Au total 10 centres de santé vont bénéficier de ce projet. Objectif : améliorer la santé maternelle et infantile au Togo grâce au déploiement de la télé-expertise pour l’interprétation des examens échographiques réalisés dans le cadre du suivi prénatal et en urgence obstétricale.
La cérémonie de lancement a été l’occasion pour Dr WOTOBE Kokou, secrétaire général du ministère de la Santé, de réceptionner les matériels.
Au Togo, selon les dernières enquêtes de santé rendues publiques par le Plan national de développement sanitaire (PNDS), le taux de mortalité maternelle est estimé à 401 décès pour 100 000 naissances vivantes dont les trois quarts sont dus aux causes obstétricales directs. Le taux de mortalité néonatale est de 27 pour 1000 naissances vivantes et celui relatif à la mortalité infanto-juvénile est de 89 pour 1000 naissances vivantes.
Le projet soutenu techniquement et financé par la Fondation Pierre Fabre, devrait, sur une durée de 12 mois, faire bénéficier 4000 femmes enceintes d’un examen échographique interprété à distance par un spécialiste.
” A travers ce projet qui consiste à faire de la télé échographie obstétricale, nous aurons à produire des images qui seront faites par des praticiens de la santé et qui vont les transmettre à des experts via l’internet pour les examiner. Il s’agit ici de la télé expertise en obstétrie en passant par l’échographie”, a expliqué Prof. AGODA-KOUSSEMA Augustin, formateur principal, chef service de la radiologie au CHU-SO.
En ce sens, une vingtaine de professionnels de santé issus de 10 centres de santé répartis dans les 5 régions du Togo, renforcent leur compétence sur l’échographie obstétricale et sont à l’école de l’utilisation de la plateforme”Bogou” de télé expertise, du 28 août au 05 septembre 2023.
Il faut également souligner que selon le rapport d’activités 2020 de la direction des ressources humaines du ministère de la santé, le pays dispose seulement de 7 spécialistes en radiologie/imagerie médicale dont 3 dans le grand Lomé et 28 gynéco-obstétriciens dont 15 dans le Grand Lomé.
Relevant ces inégalités au plan national, surtout en matière de ressources humaines, Aristide Afeignindou Gnassingbé, coordinateur national de la santé numérique, conseiller du ministre, ” tout part du constat selon lequel tout le pays était pratiquement désert et donc il faut rapidement mettre en œuvre un projet pilote pour couvrir les zones qui n’ont pas de spécialistes. Dans un premier temps, le projet vise à combler le déficit en matière de ressources humaines et ensuite, apporter un soulagement aux femmes paracerque certaines femmes, jusqu’à la délivrance, n’ont jamais fait d’échographie”.
Dr WOTOBE Kokou a indiqué que le projet s’inscrit dans la feuille de route gouvernementale dont les ambitions mises sur le numérique pour l’amélioration de la santé afin de progresser vers la couverture sanitaire universelle à l’horizon 2030. Il a rassuré les partenaires techniques et financiers pour la bon usage des matériels.