Au Togo, trois (3) femmes sur cinq (5) sont victimes de violences sur les lieux de travail. Les statistiques ont prouvé que les femmes sont plus touchées par ce phénomène que les hommes. Le phénomène tient tant à cœur à l’Association togolaise “Femmes et SIDA” qu’elle initie depuis plus an, un projet ” Appui à la protection des femmes commerçantes des grands marchés du Togo ” qui permet de sensibiliser les femmes commerçantes sur les violences faites aux femmes et filles, leurs dangers et les préventions.
Ce jeudi 20 juillet à Lomé, elles étaient plus d’une cinquantaine à avoir pris part à une rencontre à Lomé. L’initiative a permis de présenter les différentes formes de violences, les conséquences et des solutions pour lutter contre ce phénomène. Également, il s’est agi pour l’Association de recueillir des témoignages, des partages d’expérience et des conseils aux participants.
Dans les marchés du Togo, 2 femmes sur 3 subissent des violences
Au cours des discussions, les femmes ont témoigné des violences subies dans les marchés, comme dans leur foyer. Il y a des attouchements ou des propos déplacés envers elles. Elles précisent que parfois même ces personnes vont jusqu’à toucher par exemple leur partie intime. D’après ces femmes, ce sont des réalités qu’elles rencontrent tous les jours dans les marchés. L’accent a donc été mis sur le fait qu’elles doivent briser le silence et dénoncer.
Eugénie Gadedisso, journaliste spécialiste sur les questions du genre, a indiqué qu’ « il est important de faire savoir, de discuter avec elles pour qu’elles sachent que ce sont des formes de violences, leur faire savoir les conséquences qui en découlent, car les conséquences sont plus énormes quand on n’est pas conscient de la situation. Face aux violences faites aux femmes et aux filles, il faut être beaucoup plus apte à réagir. Il faut laisser la justice faire son travail dans ces cas ». Ces violences, regrette-t-elle, quand « la victime décide de porter plainte, dès lors que la procédure commence, à un moment donné, elle se désiste parce qu’elle se dit, ce n’est pas pour ce cas qu’on enverra quelqu’un en prison. Elle ne veut pas porter le chapeau pour la cause d’envoyer quelqu’un en prison. Mais quand on laisse des cas impunis, ça contribue également aux violences faites aux femmes et aux filles ».
Elle a aussi fait une typologie de ces violences qui se déclinent sous diverses formes à savoir : les Violences physique, psychologique, verbale, économique et culturelle.
Toutes ces violences ont des conséquences sur la victime. On note entre autres, la mort, la dépression, les maladies sexuellement transmissibles, des infections entre autres.
« C’est après une étude de terrain que nous avons remarqué que les femmes ont besoin d’être soutenues par rapport à leur droit économique. Lors des formations elles ont révélé les difficultés qu’elles rencontrent sur leur lieu de travail, les diverses violences qu’elles subissent et nous avons mis l’accent sur cet aspect pour voir comment, ensemble on peut les aider à trouver une sorte de solution”, a indiqué Mme Koura-Napo Awoussi, Directrice Exécutive de l’ATFS.
Au Togo, les violences sur le genre sont passibles à des peines de prison pour des amandes. En cas d’urgence, signaler au 117.
A noter que le projet initié par l’ATFS couvre 7 marchés à Lomé et 2 à l’intérieur notamment Tsevié et vogan.