Le ministre de la Fonction publique, Gilbert Bawara et son collègue des Enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat, Prof Dodzi Kokoroko, dans un communiqué rendu public ce mardi 22 mars, estiment que le syndicat des enseignants du Togo (SET) est illégal et ne peut pas appeler à une grève, suite à un appel à manifestation de cette organisation des enseignants du Togo, qui malgré tout maintient son appel à la cessation de travail pour les 24 et 25 mars prochains.
Les ministres Bawara et Kokoroko menacent d’appliquer des mesures à l’encontre des initiateurs du débrayage et des enseignants qui observeront la grève. Ainsi ils indiquent dans ce communiqué conjoint que « conformément aux lois et règlements en vigueur…, « aucun syndicat professionnel légalement constitué n’est enregistré à ce jour auprès des services compétents de l’Etat » sous la dénomination du Syndicat des enseignants du Togo (SET).
Gilbert Bawara et Dodzi Kokoroko évoquent par ailleurs que la loi n° 2021-012 du 18 juin 2021 portant code du travail, et les dispositions du décret n° 2022-022/PR du 23 février 2022 relatif à la représentativité des syndicats professionnels et à l’exercice du droit de grève au Togo et aussi se basant sur ces 2 textes, ils indiquent que « tout préavis de grève est soumis au respect de conditions cumulatives spécifiques ».
Le communiqué relève que « En plus d’une existence légalement établie, le syndicat signataire d’un préavis doit justifier d’une représentativité et se conformer aux dispositions de l’article 6 du décret ci-dessus visé relatives, notamment: au respect de la législation ou de la réglementation nationales en vigueur; à la jouissance d’un (01) an au moins d’existence à compter de la date à laquelle la reconnaissance de l’existence légale du syndicat concerné est acquise ».
Les deux ministres considèrent les préavis de grève du SET « nul et de nul effet, tout préavis initié par une organisation syndicale dont l’existence légale ou la représentativité ne sont pas établies, ou sans que l’une des conditions relatives aux fonctions de direction ou d’administration de syndicats professionnels ne soient respectées ».
« En conséquence, les organisateurs du débrayage annoncé, se rendant ainsi responsables d’un préavis illégal et les personnels du secteur de l’éducation qui seraient amenés à observer une cessation des activités les 24 et 25 mars 2022, s’exposent aux dispositions législatives et règlementaires en vigueur », écrivent MM. Bawara et Kokoroko.
Bras de fer…
Mais le Syndicat des enseignants du Togo (SET) a encore déposé ce mardi 22 mars 2022, une nouvelle lettre sur la table du gouvernement. Par ce courrier, le syndicat auquel les autorités togolaises refusent toute existence légale, confirme la cessation de travail qu’il compte observer les 24 et 25 mars prochains. Il donne la raison de la tenue de la grève.
Une situation très tendue donc à la veille de la grève annoncée. Tout de même, les deux ministres relèvent que le gouvernement est disponible pour poursuivre le dialogue et la concertation avec tous les acteurs du secteur de l’éducation afin de répondre de manière globale et durable aux défis et difficultés de ce secteur primordial de la vie nationale.
Le SET, dans sa note signée par son secrétaire général Miwonounyue Kokou Mawouegna menace que « Cette grève qui commence au matin du 24 à 06 heures 45 mn et se termine à 17 heures 00 au 25 du mois de mars en cours sera reconduite si aucune suite favorable n’est donnée à nos préoccupations ».
« Toutes les mesures prévues par le Mémorandum d’entente conclu le 10 mars 2022 seront respectées et mises en œuvre conformément à la lettre et à l’esprit de l’accord », lit-on par ailleurs dans le communiqué des deux ministres.
Le SET rejette de son côté le mémorandum d’entente
Le syndicat réclame pour les enseignants fonctionnaires une prime mensuelle de logement de 50.000 francs CFA, une prime annuelle d’éloignement de 300 francs par km. Une allocation de mutation de 100.000 francs minimum pour les interrégionales et 60.000 pour les régionales.
Les deux ministres ont invité le personnel enseignant et d’encadrement, « à la retenue et à la responsabilité » et les exhortent à continuer à œuvrer pour la préservation du climat d’apaisement dans le secteur de l’éducation. Tandis que le SET invite le gouvernement à privilégier la voie d’un dialogue franc et sincère.