Le rideau est tombé sur la 8ᵉ édition du West Africa Media Excellence Conference and Awards (WAMECA 2025), tenue à Accra au Ghana, ce samedi 11 octobre 2025. Parmi les 3 journalistes togolais retenus pour cette finale, 2 ont été primés. Leurs mots ont traversé les frontières et leurs récits, brisé le silence.
Edy Alley du journal ‘’Le Nouveau Reporter’’, Fousseni Saibou, du média ‘’Le Ténor’’ et Kanssouguibe Douti de ‘’Laabali’’, ont représenté le Togo lors de cette édition du Wameca. Dans la catégorie »Systèmes de paiement instantané », le Nigérian Majeed Aboubakar a ravi la vedette à son confrère togolais, Edy Alley. Les deux autres Togolais ont été distingués dans leurs catégories respectives, notamment »Reportage d’Investigation » et »Droits humains ».

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Pour Kanssouguibe Robert Douti, la dignité des femmes du Nord-Togo a été au cœur de sa plume. Son article, « Mariage forcé dans le Kpendjal : un fléau qui résiste au temps », dévoile les destins de trois jeunes filles arrachées à l’enfance. « C’est un sujet vieux, mais la manière de le traiter le rend d’actualité », confie-t-il. Dans ces localités, dit-il, « les mariages forcés se déroulent dans le silence, sans que les ONG ou les autorités locales n’interviennent ».
Lorsqu’il s’est rendu sur le terrain, il a compris l’ampleur du drame : « Le jour où je suis allé rencontrer un chef traditionnel, il était justement en train de résoudre un cas de mariage forcé ». Pour lui, remporter ce prix est « une fierté, mais aussi une grande responsabilité ».

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De son côté, Fousseni Saibou, s’est appesanti sur le silence du drame migratoire dans la région centrale du Togo. Son œuvre, « Sokodé, un miroir de la crise migratoire en Afrique », raconte la détresse des jeunes tentant de fuir la misère. « Je connais la douleur des familles qui perdent leurs enfants dans la mer. En 2023, neuf jeunes ont péri en tentant de rejoindre le Gabon par bateau », témoigne-t-il.
À travers les récits de survivants et de parents endeuillés, il offre un miroir bouleversant d’une réalité ignorée. « On parle beaucoup de migration ailleurs, mais rarement de celle qui se joue chez nous », souligne-t-il, avant d’ajouter avec émotion : « Cela me motive à aller encore plus loin ».

Aux termes de cette soirée de récompense, c’est le Nigérian Kúnlé Adébàjò qui a reçu le Prix du Meilleur journaliste de l’année 2025.
Le Wameca, organisé par la Media Foundation for West Africa, a reçu cette année plus de 700 candidatures. Réussir à avoir 3 Togolais nominés pour la finale et deux des leurs récompensés montre que la Presse nationale à de quoi être fier.