Les œuvres de l’artiste plasticien togolais Paul Ahyi font partie intégrante de l’esthétique de la ville de Lomé. Ce sont pour la plupart des monuments, des fresques et des vitraux remarquables et remarquées au niveau des banques, des hôtels, des écoles, des lieux de culte, des marchés et certains services et édifices publics de la capitale.
Aujourd’hui une composante majeure de ce patrimoine urbain est menacée de destruction dans le cadre d’un projet de construction. Il s’agit de la mosaïque de la façade de l’ancien supermarché Goyi Score, devenu RAMCO. C’est une œuvre que Paul Ahyi a réalisée en 1976 à Lomé.
A la suite des publications sur les réseaux sociaux faisant état des risques que la mosaïque de Paul Ahyi court suite à l’annonce par la société RAMCO des travaux de construction d’un nouveau supermarché sur son site du Grand marché d’Adawlato, en face de l’église évangélique Apégamé, le Ministre de la Culture et du Tourisme, M. Kossi Lamadokou s’est déplacé en personne sur les lieux. Il a d’abord discuté avec le gérant de RAMCO avant de visiter la mosaïque passée patrimoine culturel national.
Il tiendra une série de réunions avec la direction générale de RAMCO et des artistes afin que ce patrimoine national très important soit préservé pour les générations futures. Ce n’est pas seulement l’œuvre d’art qu’on vient admirer, c’est aussi et surtout le travail des hommes qui lui ont consacré leur vie et leur talent. Que deviendront ces œuvres sans une certaine vigilance citoyenne relative aux rapports qu’entretiennent patrimoine bâti et dynamique urbaine? La sauvegarde de ce patrimoine immobilier constitue un enjeu stratégique pour le tourisme mais s’adresse aussi au devenir et à l’épanouissement des hommes et des femmes de demain. Il ne s’agit pas que de conserver pour transmettre, il faut aussi transmettre pour conserver…
Vivement que ce patrimoine national soit préservé et mieux valorisé.