Dans une interview accordée au journal « Le Point » et publiée le 28 avril dernier, Mme le Premier ministre Victoire Tomegah Dogbé est revenue sur ses rôles modèles quand elle était plus jeune. Plus jeune, Mme Dogbé a été impressionnée par le parcours des Nana Benz togolaises et les « adore ».
Cette admiration l’a conduite à vendre elle-même des tissus à l’école.
« Les Nana Benz togolaises, je les adore (Rires). J’ai très tôt été impressionnée par leurs parcours, car certaines de mes tantes en étaient et puis, moi-même, j’ai vendu des tissus à l’école. Ce sont les femmes qui ont façonné l’histoire de ce pays. Ce sont elles qui ont mis des moyens à disposition pour que l’État fonctionne. Elles sont souvent parties de zéro et sont devenues riches, sans oublier leur entourage ni leur pays. Ce sont des valeurs auxquelles je crois, car on peut en mesurer les résultats. Elles ont fait preuve de ténacité, se sont battues pour faire en sorte que le mal ne prenne pas le dessus sur le bien », témoigne Victoire Dogbé.
Le Premier ministre du Togo a également été inspirée par sa mère et Nelson Mandela. « Ma mère m’a beaucoup inspirée aussi. Elle était fonctionnaire à l’hôpital, au CHU Sylvanus Olympio, c’était une femme combative, très brave. Mon autre inspiration, c’est Nelson Mandela. J’aime sa combativité et l’héritage qu’il a laissé » a ajouté Mme Victoire Tomégah Dogbé.
Le Premier ministre reconnaît que les femmes togolaises sont confrontées à beaucoup de défis. « Ces défis demandent qu’on s’occupe sérieusement de la scolarisation des jeunes filles. Parce que dans les milieux pauvres, quand il n’y a pas de moyens, ce sont les jeunes filles qui sont chargées de toutes les tâches quotidiennes, comme aller chercher l’eau, elles manquent alors l’école régulièrement. Ensuite, l’autre risque, ce sont les mauvaises rencontres, les viols, les agressions, les mariages précoces, qui les éloignent un peu plus des bancs. Il faut faire beaucoup sur la question de l’autonomisation et les programmes sociaux, car les femmes qui en bénéficient ont un impact positif indéniable sur leur communauté ».
Pour Mme Victoire Tomégah Dogbé, le problème se pose également en milieu urbain et beaucoup de choses restent encore à faire. « En milieu urbain aussi, le problème se pose de manière différente, avec des parents qui ne comprennent pas toujours les choix d’études de leurs filles ou le simple fait qu’elles se concentrent sur leurs études et moins sur les moyens de subsistance de la famille. Le chemin est encore long », a indiqué Mme le Premier ministre.
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