Avec le personnel soignant au Togo, on se croirait au cinéma où les acteurs qui se battent contre le mal n’ont pas le soutien adéquat et sont constamment guettés par un ennemi invisible. C’est ce à quoi les agents de santé sont actuellement confrontés en cette période de crise sanitaire où ils sont les premiers à braver la maladie pour soigner alors qu’apparemment, ils n’ont pas de couverture de sécurité sociale. Eux, ce sont les agents contractuels des formations sanitaires. Ne pouvant pas taire cette discrimination qui ne dit pas son nom, le Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (SYNPHOT) a, une énième fois, porté haut la voix des concernés, les 22 et 25 juin dernier.
Le SYNPHOT demande au gouvernement togolais, par le truchement du ministre de la Santé, Moustafa Mijiyawa, une couverture de sécurité sociale des contractuels des formations sanitaires.
En effet, « Le SYNPHOT, par courrier Ref : 07/BEN/021 du 22 juin 2021 adressé au ministre de la Santé de l’Hygiène publique et de l’Accès universel aux soins, a demandé la couverture de sécurité sociale au profit des agents contractuels (COGES, budget autonome et assimilés) des formations sanitaires publiques », a adressé le SYNPHOT, le 25 juin dernier, à toutes les directions régionales et préfectorales de la santé.
« Ce personnel dont nous connaissons l’utilité dans le système de santé, a des devoirs mais aussi des droits qui doivent être respectés. A l’instar de leurs collègues de la fonction publique avec lesquels ils exercent les mêmes tâches, ils doivent bénéficier de la sécurité sociale notamment : la déclaration à la CNSS et à l’INAM, le paiement des primes de risque et contagion et le paiement des primes de garde et d’astreintes », exige le SYNPHOT dans son courrier paraphé par son secrétaire général, Gilbert Tsolenyanu.
A en croire les explications du secrétaire général, certains responsables refusent de déclarer les agents et entretiennent une gestion opaque. Il y a des agents de santé qui font plus de 20 ans et ne sont même pas au smig. S’ils sont au smig, ils n’ont pas d’avancement, ni de déclaration à la CNSS. « La CNSS nous demande de fournir la liste des formations sanitaires concernées », a averti le SG du SYNPHOT.
Ainsi « Nous venons par la présente, vous demander de bien vouloir procéder à la régularisation de la situation de ces agents conformément à la législation nationale (la Loi n°2006-010 portant code du travail, la Loi n°2011-006 portant code de la sécurité sociale, titre III de l’arrêté N°002/2012/MTESS/CAB/DGTLS fixant les modalités d’application du code de la sécurité sociale, la loi N°2011-003 instituant un régime obligatoire d’assurance maladie des agents publics et assimilés », dit le SYNPHOT aux directeurs régionaux et préfectoraux de la santé.
Le SYNPHOT se réserve le droit d’appelé les agents concernés à une campagne massive « d’immatriculation de son propre chef », conformément à l’article 29 de l’Arrêté N°002/2012/MTESS/CAB/DGTLS fixant les modalités d’application du code de la sécurité sociale, si rien est fait dans un délai d’un mois.
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