Et si la crise sanitaire du Covid-19 servait enfin le déclencheur pour réformer durablement le système de santé togolais ? C’est le souhait exprimé par le Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (SYNPHOT), qui a réuni, vendredi 9 mai à Lomé, plusieurs acteurs du secteur lors d’une table ronde consacrée à la gestion des urgences dans les hôpitaux. Une initiative qui s’appuie sur les enseignements tirés du livre du Professeur Didier Koumavi Ekouevi, figure de proue du Conseil scientifique durant la pandémie.
Le SYNPHOT a choisi de remettre la question des urgences hospitalières au cœur du débat public à travers l’ouvrage « Au front : regards croisés sur la lutte contre la COVID-19 au Togo », signé par le Pr Ekouevi. Ce livre, présenté au cours d’une conférence publique en amont, offre une rétrospective sur une période critique, durant laquelle le système sanitaire togolais a été mis à rude épreuve. Pour le Dr Joël Ametitovi, membre du syndicat, « il serait irresponsable de tourner la page sans capitaliser sur les leçons de cette crise ».
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Des défis structurels à relever
Face à un système de santé encore fragile, les intervenants ont insisté sur la nécessité de repenser la gestion des urgences hospitalières : mise en place de dispositifs de financement, renforcement de la formation continue, meilleure coordination entre structures sanitaires et communication plus fluide entre institutions. Dr Ametitovi a aussi souligné l’absence d’un fonds de garantie automobile au Togo, un manque criant alors que les accidents de la route figurent parmi les principales causes d’admission dans les services d’urgence.
Pour un système de santé plus résilient
Au cœur des échanges : l’idée d’un système sanitaire plus inclusif, plus réactif et mieux préparé aux crises. Pour Dr Gilbert Tsolenyanu, secrétaire général du SYNPHOT, ce combat est un prolongement naturel de la mission du syndicat. « En tant que soignants, nous ne pouvons rester indifférents aux réalités des urgences », a-t-il martelé, réaffirmant la volonté du SYNPHOT d’accompagner les réformes nécessaires.
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En relançant le débat sur les urgences hospitalières, le SYNPHOT sonne l’alarme une nouvelle fois : la santé ne peut plus être traitée dans l’urgence, elle doit être anticipée. La table ronde du 9 mai, bien plus qu’un simple rendez-vous d’échanges, marque peut-être un tournant vers un Togo sanitaire plus prévoyant, plus humain et mieux armé pour les défis de demain.