Alors que 250 millions d’enfants et de jeunes à travers le monde sont toujours exclus du système scolaire, un rapport publié lundi par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) analyse pour la première fois le coût pour l’économie et les conséquences sociétales des carences éducatives, appelant les Etats membres de l’organisation à rompre au plus vite avec “le cercle vicieux” de la déscolarisation.
Dans ce nouveau rapport intitulé “Le prix de l’inaction : les coûts privés, fiscaux et sociaux à l’échelle mondiale des enfants et des jeunes qui n’apprennent pas”, l’UNESCO chiffre à 10.000 milliards de dollars américains par an à horizon 2030 le coût de la déscolarisation et des lacunes éducatives pour l’économie mondiale.
A l’inverse, le rapport estime que réduire de seulement 10 % la proportion de jeunes quittant prématurément l’école ou n’ayant pas acquis les compétences de base permettrait d’augmenter la croissance annuelle du PIB de 1 à 2 points. “L’éducation apparaît donc comme l’un des meilleurs investissements qui peuvent être faits par un pays”.
Au-delà des considérations financières, le rapport alerte sur les importants dégâts sociaux engendrés par ces carences éducatives. Les lacunes dans l’acquisition des compétences de base sont associées, au niveau mondial, à une augmentation des grossesses précoces chez les jeunes filles, tandis que chaque année d’enseignement secondaire contribue à réduire le risque que les filles se marient et aient un enfant avant l’âge de 18 ans.
“10.000 milliards de dollars par an : le coût mondial de la déscolarisation et des lacunes éducatives est vertigineux. Et à ces considérations financières s’ajoutent d’importants dégâts sociaux. Le message de ce rapport de l’UNESCO est clair : l’éducation est un investissement stratégique, l’un des meilleurs investissements qui soient pour les individus, les économies et la société dans son ensemble”, a déclaré Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, appelant les Etats membres de l’organisation à faire en sorte que ce droit universel devienne au plus vite une réalité pour chaque être humain.
Pour atteindre l’objectif d’une éducation de qualité pour tous, l’UNESCO formule dans son rapport dix recommandations, dont œuvrer à garantir à chaque fille et à chaque garçon une scolarité gratuite, financée sur fonds publics, pour une durée de 12 années minimum.
L’environnement d’apprentissage doit aussi être à la fois sûr et inclusif. L’UNESCO appelle à garantir des distances courtes entre le domicile des enfants et l’école, en particulier dans les zones défavorisées, et à ce que tous les établissements soient dotés d’un accès à l’eau et à l’assainissement. Fin
Xinhua
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