Représentant un réservoir important d’opportunités pour les économies africaines, l’agroalimentaire est au cœur des actions gouvernementales togolaises. Pour booster le secteur, la Banque africaine de développement (BAD) et le Togo, ont signé, ce vendredi 11 octobre à Lomé, un accord de financement de 16, 4 milliards FCFA. Ce fonds est destiné à la phase II du Projet de transformation agro-alimentaire du Togo.
Suite au succès de la phase I du Projet de transformation agro-alimentaire (PTA) du Togo, la BAD veut renforcer les initiatives entreprises. Pour le ministre de l’Economie et des Finances, Essowè Georges Barcola, cet accord de crédit vient soutenir l’un des axes stratégiques de la Feuille de route gouvernementale Togo 2025. « Cet axe met un accent particulier sur la modernisation de l’agriculture et sa transformation industrielle, de manière à en faire un véritable moteur de croissance inclusive et de création d’emplois pour les jeunes et les femmes, en leur offrant des opportunités d’entrepreneuriat dans le secteur agricole », a-t-il expliqué.
Engagé à faire de l’agriculture une industrie compétitive, rassurante sur la sécurité alimentaire et capable de positionner le Togo comme un hub logistique et de service, le gouvernement veut décupler les opportunités dans le secteur. Ainsi, la phase II du Projet de transformation agro-alimentaire du Togo va contribuer à élargir les zones de transformation agro-alimentaire. Dans les détails, il est prévu la construction et l’opérationnalisation d’un parc agro-industriel moderne. Ce parc sera doté d’infrastructures de premier ordre telles que la voirie, les réseaux d’eau et d’électricité, mais également une connexion fibre optique pour attirer les entreprises agro-industrielles.
Pour le responsable pays du Groupe de la BAD, Wilfrid Abiola, le succès de la première phase du Projet de transformation agroalimentaire (PTA), ne fait l’ombre d’aucun doute. En apportant de nouveau le soutien du Groupe à la phase II du projet, 3 composantes principales dudit Projet ont été abordées par Wilfrid Abiola. La 1ère composante qui porte sur la mise en place du parc agro-industriel, de la société de gestion du parc et la promotion du secteur privé. La 2ème composante soutiendra la production agricole et les investissements dans les infrastructures agricoles. Cette composante continuera également les actions de renforcement des capacités des acteurs. La dernière composante couvrira la gestion et le suivi évaluation du projet.
Spécifiquement, il s’agit tout d’abord de faciliter les investissements privés dans ces filières, grâce aux mesures d’appui aux politiques, à la gouvernance et aux incitations. Ensuite, promouvoir le développement des chaînes de valeur prioritaires à travers la mise en place d’infrastructures de soutien à la production, au stockage et à la transformation. Enfin, il sera question de renforcer les capacités des acteurs des filières agro-industrielles prioritaires. « L’objectif général du PTA II est donc de réaliser des investissements qui vont favoriser une croissance agricole inclusive, créatrice d’emplois et réductrice des importations alimentaires grâce aux mesures d’incitation à l’investissement privé dans les filières clés (riz, maïs, soja, sésame, poulet de chair et noix de cajou) », a ajouté Wilfrid Abiola.
Tout en remerciant le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, pour sa vision, Georges Barcola « à rassurer le responsable pays de la BAD sur l’engagement ferme du gouvernement togolais à assurer une utilisation efficace et transparente du financement octroyé pour ce projet ». Il précise qu’un mécanisme de suivi sera mis en place pour garantir des revues périodiques, assurant ainsi une utilisation transparente et efficace du crédit.
Financée par la Banque africaine de développement (BAD), la phase I du PTA a permis d’engranger d’importantes avancées. Il s’agit notamment de la mise en valeur de 11 100 hectares répartis dans 31 Zones d’aménagements agricoles planifiées (ZAAP) et la mise en place de 7 Centres de transformation agricole (CTA). Ces infrastructures ont amélioré la productivité, mais également permis de réduire les pertes après la récolte, augmentant ainsi les revenus des agriculteurs de manière significative. Aux termes de l’année 2024, les engagements cumulés du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) envers le Togo s’élèveront à 431,8 millions d’Unités de compte (soit 343,1 milliards de FCFA) répartis sur 68 projets depuis 1972.
Lire aussi : La BAD approuve un financement pour un projet agricole togolais