Le défi personnel de Simone Mboule, directrice d’une entreprise de recyclage de déchets, est de résoudre des problèmes environnementaux de son pays.
À partir de déchets de bois et autres déchets organiques, la Camerounaise Simone Mboule fabrique des allume-feux écologiques, une alternative à certains combustibles toxiques utilisés dans l’allumage du feu de bois au Cameroun.
« À Douala, la population a recours à des combustibles comme le plastique, le pétrole ou le latex pour allumer un feu de bois, la principale source d’énergie dans les quartiers précaires de la ville. Cette même population se plaint des odeurs nauséabondes et toxiques émises lors de la combustion de ces derniers », indique Simone dans un entretien accordé à la dpa.
« Pour apporter une réponse à cette problématique, nous avons voulu mettre à la disposition des Doualais un allume-feu écologique, tout en contribuant de façon durable au recyclage des déchets organiques qui jonchent les rues de la capitale », ajoute la Camerounaise.
À la tête d’« Ecobio », une entreprise de recyclage de déchets créée en 2020, Simone collecte les déchets encombrants auprès des unités de transformation de bois et des commerces de la ville. Titulaire d’un Master de recherche en écologie, biodiversité et environnement, la jeune femme confie que ce projet repose sur un défi personnel qui est celui de résoudre des problèmes environnementaux de son pays, dont la réduction de l’utilisation du bois de chauffage et la lutte contre les déchets.
« En moyenne, 2,2 millions de tonnes de charbon et 356 530 de tonnes de bois sont utilisées chaque année au Cameroun. Sur une population moyenne de 27,2 millions d’habitants, 83 pour cent dépendent du bois pour la cuisson et la déshydratation des aliments. Cette niche constitue pour nous un marché potentiel », déclare-t-elle.
La Camerounaise ambitionne aujourd’hui de recycler en moyenne trente tonnes de déchets par mois, d’ici les cinq prochaines années. Pour cela, elle entend acquérir des compacteurs électriques et un système solaire pour accroître la production.
La promotrice d’Ecobio qui a reçu en 2019 un brevet d’invention de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI), veut œuvrer à accroître les ventes globales de 80 pour cent, en étendant ses produits au sein des sept autres régions du Cameroun, à partir de 2025. Elle affiche l’objectif de rendre ses produits disponibles dans toutes les boutiques des métropoles et zones rurales du territoire camerounais d’ici les dix prochaines années.
dpa