Récépissé N° 0010 / HAAC / 12-2020 / pl / P

Un Togolais transforme les tissus usés en œuvres artistiques

Il donne une seconde vie aux pagnes usés en les transformant en œuvres contemporaines, alliant mémoire, écologie et culture africaine.

À Agoè-Nyivé, un quartier populaire de la capitale togolaise Lomé, l’artiste plasticien Serge Anoumou transforme les tissus usagés en œuvres artistiques qui interrogent à la fois l’histoire, l’écologie et la culture africaine.

Autodidacte, Serge a façonné son langage artistique au contact de la matière et de son environnement. Il crée ses œuvres à partir de fragments de pagnes collectés dans les rues, les marchés et les ateliers de couture de la capitale togolaise.

Dans ses mains, ces textiles, riches en couleurs et en symboles, deviennent des créations uniques, à la croisée de la mémoire et de la modernité.

« Le recyclage s’est imposé à moi comme une évidence. C’est une nécessité écologique dans un monde saturé de déchets. Les rues de Lomé, les marchés de pagnes, les ateliers de couture, sont autant de lieux où les matières circulent, vivent, meurent parfois, mais ne demandent qu’à être réinventées », indique Serge dans un entretien accordé à la dpa.

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Pour lui, les vieux morceaux de pagne portent également une valeur symbolique dans la mesure où elles racontent l’histoire de ceux qui les ont portés.

« En recyclant ces tissus usés, je raconte des histoires invisibles, tout en posant un geste à la fois artistique et écologique. C’est aussi un engagement pour une culture africaine de la récupération, qui a toujours existé, mais qu’il faut aujourd’hui diffuser et transmettre », souligne-t-il.

Au fil des années, l’artiste a réussi à exposer ses œuvres aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale.

Aujourd’hui, Serge inscrit son art dans une triple ambition : écologique, culturelle et pédagogique. Il souhaite multiplier les expositions à l’étranger tout en renforçant son ancrage local.

À moyen terme, il souhaite créer un atelier en milieu rural ainsi qu’un espace de création et de transmission consacré à l’art de la récupération.

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« Il me tient à cœur de montrer que l’on peut faire œuvre avec peu, et que l’acte artistique peut être à la fois simple, puissant et porteur de sens. Aujourd’hui, je mesure combien l’art peut être un lien puissant entre les peuples et les générations », conclut-il.

dpa

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