Pour chaque lampe fabriquée, ce sont 2,5 kilogrammes de déchets électroniques qui sont recyclés et évités.
À partir de déchets électroniques à l’instar de batteries d’ordinateurs portables usées et d’écrans défectueux, le Nigérian Dozie Igweilo fabrique des lanternes solaires portatives destinées principalement aux hôpitaux et aux communautés rurales. Composées de 70 pour cent de déchets électroniques, ces lampes connues sous le nom de « IDùnnú » fournissent aux utilisateurs un éclairage de base et leur permettent de recharger leurs téléphones mobiles via un port USB.
« À travers ces lanternes, notre objectif est de fournir une énergie propre et abordable aux Nigérians, particulièrement ceux issus des régions rurales éloignées qui n’ont pas accès à l’électricité », explique Dozie dans un entretien accordé à la dpa. Selon la Banque Mondiale (BM), le Nigeria connaît le plus grand déficit d’accès à l’électricité au monde. Ce déficit concerne 45 pour cent de la population, soit près de 90 millions personnes. Il existe, en outre, de grandes disparités en matière d’accès au réseau électrique entre les zones urbaines (84 pour cent) et les zones rurales (26 pour cent).
Avant de lancer sa startup « Quadloop » à Lagos en 2018, cet ingénieur sillonnait le pays afin de raccorder les zones éloignées au réseau de télécommunications, en installant des systèmes solaires hybrides. « Différentes régions du Nigeria rencontrent des difficultés d’accès à l’énergie. Dans certains cas, elles étaient totalement hors réseau. Cette situation m’a amené à commencer à réfléchir à des solutions énergétiques capables de fournir un éclairage de base. C’est dans ces circonstances que j’ai fondé ma startup », raconte le trentenaire.
Se décrivant comme un passionné du développement durable et d’énergies renouvelables, Dozie assure que l’idée de concevoir ces lampes intervient également pour lutter contre les déchets électroniques. Ainsi, pour chaque lampe « IDùnnú » fabriquée, ce sont 2,5 kilogrammes de déchets électroniques qui sont recyclés et évités, renseigne-t-il.
Employant onze salariés, la startup a fabriqué et commercialisé 255 lampes, ce qui a permis d’empêcher plus de 3 000 kg de déchets électroniques de finir dans les décharges. « Aujourd’hui, nous sommes en phase de croissance et avons l’intention de fabriquer et de déployer 1000 lanternes solaires d’ici fin 2024. Nous pouvons dire que nous sommes fiers du chemin parcouru jusque-là », se réjouit Dozie qui espère exporter ses lampes vers d’autres pays africains.
Le Nigérian affiche également l’ambition de faire des déchets électroniques un moyen de création d’emplois et de revenus. D’ailleurs, il se dit prédisposé à former d’autres jeunes africains afin qu’ils puissent, eux aussi, concevoir des solutions à partir de ce type de déchets. « Notre objectif à long terme est de devenir un leader dans la région en matière de conception et de distribution de produits énergétiques conçus à partir de déchets électroniques », soutient-il.
Par Marwa Dellagi
dpa
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