Le charbon écologique se révèle comme l’une des solutions efficaces pour lutter contre la déforestation au Bénin en particulier et sur le continent africain en général, a indiqué mercredi à Xinhua Roland Adjovi, son promoteur à Abomey-Calavi.
“Nous fabriquons le charbon écologique à partir de résidus agricoles, notamment des épluchures de manioc, des coques de riz et de toutes sortes de feuilles que nous transformons à l’aide d’une technique encore artisanale, en vue d’obtenir ce produit prisé (…) dans la cuisson des aliments, au détriment du charbon de bois”, a-t-il confié à Xinhua, estimant que l’intérêt particulier de son initiative était tout simplement de lutter contre la déforestation.
“Nous voyons tous les jours des dizaines de camions déversés dans nos villes du sud, notamment Abomey-Calavi, Godomey et Cotonou, des milliers de tonnes de charbon de bois, résultant de la dévastation de nos forêts. C’est alors que j’ai décidé, en tant que comptable de formation, d’initier cette action, de fabrication de charbon écologique pour lutter contre cette dévastation de nos forêts”, a-t-il précisé.
Ce promoteur du charbon écologique, entouré d’une dizaine de ses apprenants, notamment des étudiants en troisième année de licence de l’école de foresterie tropicale de l’Université nationale d’Agriculture de Ketou et de certains jeunes ayant choisi la vocation d’apprendre la technique, à fait observer que sa production journalière était estimée à plus d’une tonne de ce produit.
“Chaque jour nous écoulons sur le marché local plus d’une tonne de charbon écologique”, s’est-il vanté.
Interrogée par Xinhua, Véronique Ogbogu a confirmé la qualité de ce produit dont elle se sert pour la cuisson des aliments dans son ménage.
“Contrairement au charbon de bois, le charbon écologique est très économique et ne produit pas de fumée pouvant salir le dessous des marmites et casseroles que nous utilisons pour la cuisson de nos aliments”, a-t-elle affirmé.
D’après une récente étude réalisée par la direction des eaux et forêts du ministère béninois du Cadre de vie et du Développement durable, environ 100.000 hectares de forêt sont détruits chaque année au Bénin pour diverses raisons, notamment par des feux de brousse, le défrichement pour l’agriculture, la coupe des arbres pour en faire du bois d’œuvre ou pour fabriquer du charbon de bois.
“Les conséquences de cette déforestation se résument à la perte de la diversité biologique, à la dégradation des terres mises à nu dont le rendement agricole devient de plus en plus faible”, souligne la même étude, qui fait observer que ce faible rendement est à la base de la persistance de la pauvreté, de la malnutrition, du faible accès des familles aux services de l’éducation et de la santé. Fin
Xinhua