Après la première opération de son programme de rachat de titres de dette publique, tenue en juin 2023 dernier, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) vient encore d’injecter 993 milliards FCFA dans l’économie de la zone UEMOA.
Le Togo, membre de l’Union, verra ainsi 100 milliards FCFA de ses titres rachetés lors de cette opération.
Cette manœuvre s’inscrit dans une démarche que la BCEAO qualifie de “cash neutre”. Ainsi, les investisseurs, majoritairement des banques de la sous-région, devront préalablement souscrire à de nouveaux titres émis par les États membres pour bénéficier du rachat de leurs anciens titres. Ceux-ci ont des maturités initiales allant de 12 mois à 5 ans, et des durées résiduelles s’échelonnant entre 3 mois et 3 ans. L’opération devrait donc permettre au trésor public togolais de lever également 100 milliards FCFA auprès des investisseurs régionaux, sous l’égide de la BCEAO.
Pour le Togo, ce rachat de 100 milliards FCFA constitue une étape notable dans le cadre de sa gestion de la dette publique. Cette opération survient dans un contexte financier tendu, marqué par la hausse récente du taux directeur de la BCEAO de 25 points de base, fixé maintenant à 3,25%.
“Cette hausse du taux directeur rend l’emprunt plus onéreux pour les États. Le rachat de ces titres pourrait offrir un certain équilibre, en stabilisant la demande et en aidant à maintenir des coûts d’emprunt plus gérables,” analyse un acteur financier régional.
A noter que, de son côté, le Togo s’est distingué ces derniers mois en conduisant plusieurs opérations de rachat de titres, dont les plus récentes ce mois de septembre, portent sur 17 milliards FCFA et 11 milliards FCFA. Une stratégie qui s’inscrit dans une mobilisation financière plus large, le pays ayant déjà levé 580 milliards FCFA cette année sur le marché des titres publics par adjudication.
Pour l’opération, la BCEAO devrait racheter également 80 milliards FCFA de titres du Bénin, 130 milliards du Burkina Faso, 295 milliards de la Côte d’Ivoire, 12 milliards de la Guinée-Bissau, 111 milliards du Mali, et 205 milliards du Sénégal.