L’intelligence politique scrute les événements, analyse les situations et propose des alternatives en tenant compte du contexte évolutif et des contingences pour une meilleure cohérence dans les actes qu’on pose. De plus, cette intelligence politique n’est pas synonyme de niveau suprême d’étude et c’est là que le grand chirurgien, agrégé de son état, doit ramener ses pieds sur terre. La crise virtuelle post-électorale n’est pas un argument suffisant. L’ambition juvénile du Professeur Dosseh de goûter aux honneurs ministériels n’intéresse personne. Reste la question de la pertinence de sa fantaisiste proposition.
Le processus démocratique au Togo est en marche, n’en déplaise au Collectif Togo Debout, le nouveau marchand d’illusions. Les Institutions de la République fonctionnent normalement. La crise actuelle est uniquement sanitaire. Les gueules des mauvais perdants sont devenus bégayantes. Le Professeur Dosseh s’embrouille entre ses bistouris et les arguments politiques.
Le Togo a transité du monopartisme vers le multipartisme, il y a environ trois décennies déjà. Le modèle démocratique dans tous les pays du monde reste dominé par le système représentatif, les élections libres, le multipartisme, la liberté de la presse, l’indépendance de la magistrature, le refus de la censure. Et le Togo est bien présent dans tous ces chantiers, avec des avancées remarquables.
Aujourd’hui, parler de processus, c’est bien plus audible et plus intelligent car un processus est ponctué de multiples transitions. Les diverses transitions qu’ont connues et continuent de connaître les Togolais dans ce processus sont nombreuses. Faut-il enseigner à ce professeur Dosseh quelle est la différence entre transition et processus ? Est-il besoin de démontrer à ce conglomérat d’associations qui composent le Collectif TD qu’au sein d’un processus on retrouve plusieurs transitions ? La mauvaise foi ou l’illettrisme politique du professeur Dosseh mérite que des réponses adéquates soient apportées à ces questions pour éclairer sa lanterne.
Le Collectif Togo Debout bénéficie aujourd’hui d’une liberté d’expression dont il use à tout vent. Les municipales se sont déroulées en 2019 pour permettre à chaque Togolais d’avoir deux interlocuteurs privilégiés, dont l’un est un élu de proximité (le maire) et l’autre, un élu national (le député).
Sur le territoire national et sur la toile, on peut fièrement compter un nombre infini de journaux, que ce soit la presse en ligne, les journaux papiers, les radios et télévisions privées. Tout le monde sait que la presse au Togo est dépénalisée et détient un pouvoir non négligeable. Eh oui, le pouvoir est séparé entre l’exécutif, le législatif, le judiciaire et la presse qui joue le contre-pouvoir.
Plus qu’une personne, le Président de la République est une institution qu’incarne Faure réélu à plus de 70% le 22 février 2020 dernier, au milieu de plusieurs candidats. Par une campagne épique, bien organisée autour de la stratégie de proximité, marquée par l’adoption et le plébiscite d’un projet de société, le Champion a montré comment doit se faire la politique quand on en a les atouts naturels.
Parler de transition, particulièrement dans le cas du Togo, c’est ne rien comprendre aux concepts de transition et de processus. Le Collectif TD semble ignorer que le Togo est traversé, dans son processus de démocratisation, par des transitions improductives depuis la conférence nationale. Œuvre d’illustres opposants, ceux-ci ont tout leur temps à se tirer des balles dans le pied pour s’autodétruire et rejeter le tort sur le pouvoir. Dosseh est dans la droite ligne de ces fanfarons d’opposants togolais qui comptent plus sur leurs costumes et cravates au lieu de porter le souci patriotique du pays pour lequel ils se mentent de s’investir.
Son projet de société se résume aux incitations répétées aux troubles à l’ordre public, au déni de l’autorité, à la calomnie. Peut-être faut-il lui rappeler ce beau ver de Corneille : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » !
Akouvi Dosseh