Suite à l’affaire de la vente illicite de médicaments à un patient du CHU Kara mordu par un serpent, le collectif des syndicats de la santé a décidé de briser le silence. Ce lundi 10 octobre, le collectif devant la presse, a condamné cet acte et a invité le personnel soignant au respect rigoureux de l’éthique et de la déontologie. Le collectif réitère sa proposition à l’érection de la fonction publique hospitalière. Il appelle à l’évaluation externe de la démarche de contractualisation en cours dans certains hôpitaux.
Ils sont sept syndicats de la santé à monter au créneau. Le collectif composé de : Synphot, Sylasto, Synsafeto-Synpersanto, Synpages, Synapreto et Synam condamne fermement les faits produits au CHU Kara. Le collectif dit avoir constaté après résultats des investigations « qu’il y a eu transaction financière entre des agents de santé et des accompagnants des patients. Le collectif condamne fermement ce fait et rappelle à tous les personnels soignants que ces pratiques sont interdites et contraire à l’éthique et à la déontologie qui régit notre corporation ». Le collectif invite le personnel de santé à s’en tenir strictement aux cahiers de charge qui leur est assigné en évitant d’être des intermédiaires commerciaux.
L’autre constat majeur relevé par le collectif est qu’au moment des faits, il y avait une rupture de sérum anti-vénimeux dans la pharmacie hospitalière du CHU Kara. Pour le collectif, cette rupture loin de dédouaner l’acte du personnel soignant, montre aussi la défaillance dans la gestion administrative de ce centre sanitaire. Formation sanitaire contractualisée, le CHU Kara comme ceux de la région centrale et des savanes connaissent depuis, plus d’une décennie, des ruptures récurrentes.
Ces ruptures bien connues des autorités sanitaires d’après le collectif, montrent que la contractualisation a atteint ses limites. « Le collectif demande l’évaluation externe de la démarche de contractualisation qui présente d’énormes insuffisances telles qu’exigée par le conseil des ministres du 04 mai 2022 ».
Le collectif interpelle le ministre de tutelle « à régler définitivement le problème de pénurie de sérum anti-vénimeux inoserp et par extension des autres médicaments essentiels et d’urgence à usage exclusivement hospitalier ».
« Le collectif annonce l’organisation d’AG synchronisée sur toute l’étendue du territoire pour sensibiliser à la lutte contre les mauvaises pratiques et la couverture maladie universelle ». Il compte aussi recueillir les avis des camarades sur les stratégies à mettre en œuvre pour l’érection de la fonction publique hospitalière. Un modèle de gestion qui selon le collectif, est une des solutions importantes pour assainir le système de santé et garantir la mise en œuvre de la couverture maladie universelle.