Jugée comme une atteinte directe à sa souveraineté, une résolution adoptée par le Parlement européen crée le mécontentement entre l’Union européenne (UE) et le Togo. Lomé refuse toute ingérence de Bruxelles dans sa justice et adopte une posture de fermeté en convoquant l’ambassadeur européen au Togo.
Le ministre des Affaires étrangères, Professeur Robert Dussey, a convoqué l’ambassadeur de l’Union européenne à Lomé pour exprimer, sans détour, la désapprobation des autorités togolaises. Selon le communiqué officiel, il s’agit d’« une ingérence inacceptable dans une procédure strictement judiciaire relevant exclusivement de la compétence des juridictions togolaises ».
Lire aussi : Inde-Togo : Faure Gnassingbé et Shri Fahmi, unis pour renforcer la coopération bilatérale
La résolution, adoptée à Strasbourg, porte sur l’affaire Abdoul Aziz Goma, un Togolais condamné à 10 ans de réclusion criminelle à Lomé pour complot contre la sûreté de l’Etat. Les eurodéputés y expriment leurs préoccupations concernant le respect des droits humains et des libertés fondamentales.
Lire aussi : Togo : la Céni dresse le bilan des derniers scrutins
Cette démarche est considéré par Lomé comme une intrusion dans ses affaires intérieures. Dans son message, le ministère togolais des Affaires étrangères ne mâche pas ses mots. Il affirme « exiger des explications immédiates » de l’Union européenne, soulignant que la justice togolaise doit fonctionner en toute indépendance, sans pressions extérieures.
Cet épisode diplomatique met en lumière un bras de fer plus large entre, d’un côté, des institutions européennes attachées à la défense des droits fondamentaux, et de l’autre, un État africain qui revendique le respect absolu de sa souveraineté.