Récépissé N° 0010 / HAAC / 12-2020 / pl / P

Togo : une diplomatie de la mémoire pour la justice réparatrice

Le Togo marque un temps fort de sa diplomatie des valeurs en co-organisant, ce jeudi 23 octobre 2025 à Genève, un événement de haut niveau consacré à la justice réparatrice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine, avec pour thème générique : « Consolider le cadre normatif dans la lutte pour la justice des victimes de l’esclavage, de la déportation et de la colonisation : contribution du droit international et des mécanismes de l’ONU pour des réparations justes et durables ».

 

Sous l’impulsion du président du Conseil, Faure Gnassingbé, cette rencontre s’inscrit dans une dynamique mondiale en pleine accélération et réunit le Togo, le Ghana, l’Afrique du Sud, la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.

 

Cette mobilisation interrégionale (Afrique-Caraïbes) et internationale souligne la volonté d’établir un front uni pour une reconnaissance historique et l’élaboration de réparations justes et durables pour les préjudices causés par l’esclavage, la déportation et la colonisation.

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Consolider le cadre normatif et les avancées récentes

 

Dans son discours, le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’extérieur, le Prof Robert Dussey, qui conduit la délégation togolaise avec son ministre délégué, Yackoley Kokou Johnson, a salué les avancées significatives obtenues récemment. Il a notamment cité la Déclaration d’Accra de 2023, qui a mis l’accent sur la nécessité de « guérison des blessures raciales » en plus des compensations. Il a également rappelé la décision historique de l’Union africaine (UA) de février 2025, qui a fait de 2025 l’ « Année des réparations ».

Vers des mécanismes concrets de réparation

 

Les débats ont mis en évidence la nécessité de traduire les discours en actions concrètes, en s’appuyant sur les principes de la Déclaration de Durban (2001). Les mécanismes de justice réparatrice couvrent un large éventail d’actions, incluant la compensation, la restitution des biens culturels, la réhabilitation symbolique des victimes, mais aussi des actions d’éducation et de développement communautaire.

 

Le ministre Robert Dussey a tenu à insister sur la philosophie de cette démarche. Il a affirmé que l’objectif n’était pas d’« opposer les peuples » ni de « pointer du doigt », mais de restaurer la dignité et de construire un avenir commun fondé sur la vérité historique et la solidarité. L’UA et la CARICOM ont été vivement encouragées à jouer un rôle moteur dans l’établissement d’un cadre légal et institutionnel fort.

 

L’organisation de cette conférence à Genève s’inscrit dans la feuille de route panafricaine du Togo et prépare le terrain pour le neuvième Congrès panafricain. Ce grand rendez-vous est prévu du 8 au 12 décembre prochain à Lomé.

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Le président du Conseil i, Faure Gnassingbé, voit dans cet événement un prolongement de la mobilisation mondiale pour la justice historique. Ce Congrès sera l’occasion de débattre du « renouveau du panafricanisme » et du rôle de l’Afrique et de sa diaspora dans la réforme des institutions multilatérales, réaffirmant ainsi la centralité du continent dans les enjeux mondiaux de justice et de dignité humaine.

 

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