Un drame a brisé l’équilibre fragile entre bouviers et cultivateurs, ce 24 juillet à Dakrokonsou, un village au centre du Togo. En ce jour, un troupeau laissé sans surveillance par un bouvier peulh originaire de Lakougnon-Copé a ravagé un champ de maïs, provoquant une altercation mortelle.
Le cultivateur, outré par la destruction de sa récolte, a voulu interpeller le bouvier. Il a été mortellement agressé, tandis que son frère, témoin impuissant, s’en est sorti grièvement blessé.
La réaction ne s’est pas fait attendre. Le campement peulh a été pris d’assaut par des habitants en colère. Conséquence, des dizaines de blessés, des familles en fuite vers Pagala et l’Akébou, et un climat de tension extrême. La colère a brûlé les cases, déchiré les liens et creusé un peu plus le fossé entre deux mondes qui se regardent en chiens de faïence.
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Ce conflit met une nouvelle fois en lumière les tensions chroniques entre populations autochtones, majoritairement agricoles, et bouviers transhumants. La terre, bien plus qu’un moyen de subsistance, devient une frontière invisible où chaque pas de bétail peut déclencher l’irréparable.
Le 28 juillet, une délégation conduite par le préfet de Blitta, Batossa Boukari, s’est rendue sur les lieux. Autorités locales, forces de sécurité, ONG et services techniques ont tenté de calmer la colère noire des populations. Le chef canton de Tchare-Baou, Adjama Bèlagnima, a salué l’initiative et appelé à la retenue. Mais derrière les mots, le mal est profond.
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Car la question demeure : comment concilier les besoins d’éleveurs souvent nomades et la sécurité foncière des agriculteurs ? Les comités de médiation sont bien là, mais leur efficacité est limitée par l’absence de balisage clair des zones de pâturage. Pour un mieux vivre-ensemble, les différents acteurs sont invités à l’apaisement.