Dans un monde où les alliances se redessinent, Lomé et Moscou s’accordent sur une ligne de conduite. Le 22 juillet 2025, la commission législative russe a donné son feu vert à un accord-cadre de coopération militaire signé avec le Togo. Un pas de plus vers un rapprochement stratégique entre les deux pays.
L’accord, déjà paraphé il y a quelques mois, prévoit notamment des exercices militaires conjoints, la formation de soldats togolais, un échange de renseignements sécuritaires et une assistance médicale gratuite en cas d’urgence. Vladimir Grouzdev, haut responsable russe, précise : « la partie hôte s’engage à fournir gratuitement une assistance médicale d’urgence ».
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Pour Lomé, ce partenariat s’inscrit dans un contexte sécuritaire préoccupant. Le nord du pays, notamment la région des Savanes, est confronté à une montée des attaques jihadistes. Dans cette optique, toute coopération susceptible de renforcer la capacité opérationnelle des forces togolaises est perçue comme une nécessité.
Mais cet accord dépasse le seul cadre militaire. Il reflète un réalignement régional plus large. À mesure que l’influence de la France et des États-Unis s’estompe, celle de la Russie progresse au Sahel et en Afrique centrale, de la Centrafrique au Cameroun. Le Togo n’échappe donc pas à cette dynamique.
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Reste que ce virage stratégique soulève des interrogations. Certains saluent une volonté d’autonomie sécuritaire, d’autres redoutent une distanciation progressive d’avec la Cédéao. Lomé, pourtant, continue de jouer sa carte maîtresse : celle d’un positionnement multipolaire, misant sur son port en eau profonde et sa diplomatie souple.