Récépissé N° 0010 / HAAC / 12-2020 / pl / P

Togo / Réserves administratives : entre occupation illégale massive et volonté ferme de l’État

Dans les ruelles du Grand Lomé, les panneaux fraîchement plantés, portant mention  » Domaine de l’Etat » racontent une histoire contrastée. Alors que l’Etat veut reconquérir ces réserves administratives au nom de l’intérêt général, certains occupants estiment être de plein droit les propriétaire de leur parcelle, aujourd’hui mise en cause. 

Depuis novembre 2024, le gouvernement a enclenché « un processus structuré, rigoureux et fondé sur la loi » pour sécuriser les réserves administratives. Ce patrimoine, rappelle-t-il, est essentiel au développement durable des collectivités territoriales. Mais les conclusions de l’opération pilote menée dans le District Autonome du Grand Lomé ont révélé une situation alarmante : « 68 % des domaines de l’État sont occupés illégalement ».

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Cette réalité freine l’action publique. Elle retarde des projets structurants, paralyse des investissements, compromet des équipements essentiels. Face à l’ampleur du phénomène, les occupants illégaux ont été invités à libérer les réserves avant le 20 novembre 2025. Passé ce délai, l’État « se réserve le droit de prendre ses responsabilités conformément à la loi ».

Entre septembre et octobre 2025, des équipes techniques ont revisité les 13 communes du Grand Lomé. Leur mission était de vérifier les limites, consolider les données et poser les panneaux d’identification. Sur le terrain, certains occupants affirment posséder des documents légaux. Pour faire la lumière, le ministre de l’Administration territoriale, le Colonel Awaté Hodabalo, a demandé à chaque maire de collecter toutes les pièces justificatives disponibles.

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Les documents recevables incluent « les arrêtés d’attribution, les arrêtés de rétrocession, les arrêtés d’affectation, les arrêtés de cession ou de bail, les contrats d’échange », ainsi que tout plan parcellaire avec coordonnées UTM. Les maires doivent transmettre l’ensemble des dossiers le 26 novembre 2025.

La prochaine étape s’annonce décisive : l’analyse technique pour distinguer les occupations légales des irrégulières, et prendre des décisions justes et transparentes. « Personne ne sera lésé. » rassure le gouvernement.

Au-delà des procédures, l’enjeu est de permettre l’implantation d’écoles, de marchés modernes, de centres de santé, de routes structurantes. Restaurer l’ordre pour faire place au développement. Et rappeler à chacun que le civisme, la responsabilité et le respect des règles sont les premières pierres de tout progrès durable.

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