Face à la menace persistante de l’érosion côtière, qui met en péril ses infrastructures, ses populations et ses terres, le Togo a lancé une offensive stratégique pour sauvegarder son littoral.
Sur la bande côtière s’étendant de Lomé à Aného, l’installation de digues, d’épis et d’enrochements fait office de rempart contre la force de l’océan Atlantique. Ces aménagements marquent une victoire progressive de l’intervention humaine face aux assauts de la nature.
Ces efforts ont déjà porté leurs fruits, puisque 60 % de la côte est désormais protégée, soit une progression notable par rapport aux 44 % enregistrés en 2020. Cette performance a été rendue possible par la construction de 18 kilomètres d’ouvrages de défense.
Sécurité et développement durable
Cette nette amélioration souligne la détermination de l’État togolais à protéger les zones densément peuplées et les espaces économiques vitaux situés en bord de mer. L’approche adoptée vise non seulement la préservation, mais aussi le développement durable des communautés riveraines. Les structures de défense érigées jouent un rôle multiple : elles stabilisent les plages, réduisent les risques d’inondation et créent les conditions favorables à l’essor du tourisme côtier.
Ces réalisations sont une source d’espoir pour les habitants. En garantissant la sécurité de milliers de foyers et en assurant la continuité des activités économiques cruciales, notamment la pêche et le tourisme, elles renforcent la résilience des populations face aux défis liés au changement climatique.
Le Projet d’investissement de résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest (Waca Resip) est un moteur essentiel de cette transformation. À la fin de l’année 2023, 44 sous-projets communautaires étaient recensés dans son cadre, dont la moitié déjà achevée. Cela témoigne de l’efficacité d’une stratégie fondée sur la participation et la durabilité.
En 2024, l’Agence française de Développement (AFD) a confirmé son soutien en accordant un financement supplémentaire de 29 milliards de francs CFA. Cette enveloppe est destinée à consolider la protection du littoral sur les tronçons Agbodrafo–Gbodjomé et Goumoukopé.
Nouvelle phase d’aménagement en vue
Ce financement est prévu pour s’étendre sur 24 mois. Il permettra la construction de 22 épis, le rechargement de 770 000 mètres cubes de sable répartis dans 22 casiers, et le comblement de 450 000 mètres cubes du bras lagunaire au niveau d’Aného.
L’achèvement de cette phase est attendu pour 2025, marquant ainsi un jalon supplémentaire dans la sécurisation du littoral togolais. Grâce à ces efforts concertés, le Togo se dote d’un espace côtier plus stable, plus sûr et plus propice à la productivité. Chaque avancée symbolise la volonté de protéger les vies, de préserver la biodiversité marine et d’offrir aux futures générations un environnement littoral durable et dynamique.