Impulser la croissance économique en favorisant l’éclosion d’un espace communautaire intégré porteur de progrès, est la teneur des actions de l’Uemoa depuis sa création. Après 3 décennies d’expériences, l’institution communautaire et ses divers partenaires dressent le bilan des réalisations et entrevoient les perspectives. Ils se sont retrouvés, ce mercredi 18 septembre à Lomé, lors d’une cérémonie marquant le 30ème anniversaire de la création de l’Uemoa.
« Uemoa, 30 ans : une expérience d’intégration résiliente face aux chocs exogènes », c’est le thème retenu pour cette célébration. Face aux différents défis auxquels sont confrontés les Etats membres, l’Union économique monétaire ouest-africaine (Uemoa) a su dompter les adversités en faisant preuve de résilience. Les défis sécuritaires, climatiques, sanitaires ou alimentaires ont été contenus par l’institution communautaire et permis de jeter de nouvelles bases de réflexion pour se préparer aux éventuelles crises.
La résilience de l’Uemoa s’est également observée à travers 3 paramètres. D’abord, s’agissant de la production, elle est évaluée à partir du PIB nominal. « La production est passée de 15 028 milliards de FCFA en 1994 à 121 494 milliards en 2023, avec une croissance restée assez stable malgré les soubresauts de la récession de 2008, la mauvaise campagne agricole de 2011 ou encore la Covid 19 en 2020 », a indiqué le ministre de l’Economie et des Finances, Georges Barcola. Ensuite, quant à l’inflation, on note sa baisse de manière continue à partir de 1994 avec 29,46% en 1994, 16,42 en 1995, 10,47 en 1996, 8,94 en 1997 et 4,27% en 1998.
Enfin, en ce qui concerne le commerce intra-Uemoa, « il convient de reconnaître que malgré l’augmentation régulière des flux entre 2005 et 2021, une tendance stagnante est observée depuis 2021 autour de 15%. Ce taux se révèle très insuffisant. Aussi des initiatives, comme l’institutionnalisation du mois du consommer local, sont prises en compte dans l’optique de valoriser davantage le potentiel de l’espace Uemoa et d’accès aux marchés régionaux et internationaux », a ajouté Georges Barcola.
Tout en énumérant quelques autres progrès accomplis, Georges Barcola a évoqué l’effectivité de l’Union douanière avec l’application d’un tarif extérieur commun et des mécanismes de gestion, ainsi que les actions de la Cour des comptes de l’union visant la vérification des comptes des organes. Il a relevé la mise en œuvre de politiques sectorielles communes ayant permis d’améliorer les réalisations en matière d’accès des populations de l’Union à l’eau potable et aux services énergétiques, de renforcer le réseau routier communautaire et la sécurité alimentaire. « Aujourd’hui, nous pouvons affirmer avec fierté que des progrès substantiels ont été réalisés. Sur le plan institutionnel, tous les mécanismes prévus par le traité fondateur sont en place et les organes de l’Union jouent chacun son rôle », a ajouté l’officiel.
Cette rencontre qui marque la célébration à l’échelle nationale des noces de perles de l’Uemoa a été l’occasion pour le ministre de l’Economie et des Finances, de saluer l’ouvrage construit par les pères fondateurs. « Permettez-moi de rendre un vibrant hommage aux pères fondateurs de l’Uemoa qui, il y a 30 ans, ont eu la vision courageuse d’unir leurs efforts pour bâtir un avenir commun. Ce rêve d’intégration régionale, de coopération renforcée et de prospérité partagée est aujourd’hui une réalité vivante, soutenue par des institutions solides et des réalisations concrètes », a-t-il affirmé.
Le rêve d’intégration régionale, de coopération renforcée et de prospérité partagée est aujourd’hui une réalité vivante selon le ministre. Pour ce dernier, ce rêve est soutenu par des institutions solides et des réalisations concrètes. « La route parcourue est louable, mais il nous appartient de redoubler d’efforts pour relever les défis à venir. Ensemble, nous devons construire une Uemoa encore plus résiliente et dynamique, une Union capable d’offrir à nos populations un avenir de paix, de stabilité et de prospérité partagée », a expliqué le ministre. Le renforcement de cette intégration à la fois économique et financière, commerciale et douanière reste donc au cœur des perspectives de l’Uemoa.
Après cette célébration à Lomé, l’apothéose marquant les 30 ans se tiendra en octobre prochain au siège de l’institution à Ouagadougou au Burkina Faso.
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