Le rideau tombe provisoirement sur l’un des épisodes les plus médiatisés de ces derniers mois au Togo. Le rappeur engagé Aamron, figure primordiale des manifestations du 6 juin dernier, a été libéré, ce samedi 21 juin, après « près de 4 semaines d’internement à l’hôpital psychiatrique de Zébé », à Aného.
Arrêté la nuit à son domicile le 26 mai, l’artiste avait disparu des radars, au grand émoi de ses fans et défenseurs des droits humains. Pour beaucoup, cet internement forcé ressemblait moins à un acte médical qu’à une tentative d’étouffer une voix trop dissonante.
Quelques heures avant la manifestation qu’il avait appelée pour le 6 juin, Aamron réapparaît dans une courte vidéo. On l’y voit, visage fermé, présenter des excuses au président Faure Gnassingbé et confesser un mal-être mental. Dans cette vidéo, en date du 04 juin, l’artiste avait ainsi déclaré depuis l’hôpital de Zébé avoir souffert d’une dépression profonde. Pour ses soutiens, cette vidéo sonne comme un aveu arraché sous pression.
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Ce 6 juin, certains togolais sont sortis manifestés bravant les interdits pour réclamer la libération d’Aamron et des détenus politiques. Réprimées, ces marches n’en ont pas moins galvanisé une jeunesse assoiffée de changement.
Et déjà, les réseaux vibrent : les 26, 27 et 28 juin, trois nouveaux jours de mobilisation sont annoncés. Tandis que le gouvernement brandit les règles d’autorisation des manifestations, la rue, elle, s’organise.
Le cas Aamron n’est pas un fait divers. Il cristallise un climat politique crispé, où la parole est de plus en plus utilisée via les réseaux sociaux. Sur ces canaux, certains blogueurs et influenceurs résidents à l’étranger appelle à de nouvelles manifestations, les 26, 27 et 28 juin.
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Le gouvernement dans un récent communiqué informe l’opinion que le droit de manifester reste strictement encadré pour préserver « l’ordre public, la sécurité des personnes et des biens ainsi que la tranquillité publique ». Il rappelle également que « tout appel à manifestation ou toute invitation à la désobéissance » en dehors du cadre légal constitue « une violation flagrante » passible de sanctions pénales sévères.