Mardi 14 novembre dernier, une formation à l’endroit des journalistes sur les réparations communautaires et collectives s’est ouverte à Lomé. Il s’agit d’une série de formation qui s’est poursuivie ce jeudi à l’endroit des médias en ligne après ceux de l’audiovisuel et des médias écrits tenue les 14 et 15 novembre dernier. La formation organisée par le Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) vise à permettre aux participants d’acquérir une compréhension approfondie du concept en se basant sur la recommandation 54 de la CVJR, d’être au même niveau d’informations sur les actions déjà réalisées par le HCRRUN sur le volet des réparations communautaires et collectives (ouvrages fédérateurs d’utilité publique qui ont été réalisés avec et au profit des différentes communautés concernées).
« Cette formation doit aider les professionnels des médias à communiquer de manière claire et précise sur les questions liées aux réparations communautaires et collectives », a indiqué lors des travaux, Mme Yolande Lovi, chargée de communication au HCRRUN.
Les travaux dirigés par l’ancien Premier ministre du Togo et Conseiller au HCRRUN, M. Koffigoh se sont déroulés autour de trois thématiques à savoir, « Généralités sur les fonctions et attributions des professionnels des médias » ; « Rappel de la mission du HCRRUN et approche méthodologique de mise en œuvre des réparations communautaires et collectives par le HCRRUN » et « La place et l’importance des réparations communautaires et collectives dans le processus de justice transitionnelle au Togo et les attentes du HCRRUN vis à vis des médias dans la mise en œuvre de ces réparations ». Elles ont été présentées respectivement par BADIBASSA Babaka rapporteur à la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), Antoinette MBROU, assistante générale du HCRRUN et M. Evalo Wiyao, 1er rapporteur du HCRRUN.
Dans son intervention, le représentant de la HAAC, M. BADIBASSA a posé sa communication autour de 3 axes à savoir la légitimité des organes de presse, la crédibilité des informations produites par les journalistes et les types de relation qui doivent entre le HCRRUN et les médias.
Il a rappelé la mission des organes de presse qui est définie par le Code de la presse. “La crédibilité des organes de presse est en lien avec les relations qu’il doit avoir avec ses lecteurs. Elles seront bonnes si les journalistes respectent les règles d’éthique et de déontologie (code d’éthique et de déontologie)”, a-t-il précisé.
Il a aussi souligné l’épineuse question des Fake News. « Evitons de les prendre comme tels et les reprendre systématiquement. Il faut les creuser davantage », a conseillé l’orateur.
Mme Antoinette MBROU, a pour sa part, rappelé que le programme de réparation est une recommandation de la CVJR, notamment la 54 qui dit : « La CVJR recommande que des réparations communautaires et collectives soient privilégiées dans les cas de conflits intercommunautaires et de déplacement de populations. Ces réparations qui peuvent prendre la forme d’œuvres d’utilité publique ou de projets de développement doivent être distinguées de projets ordinaires de l’Etat ».
Ces réparations, lancées officiellement en Novembre 2019, ont pour but de fédérer les composantes des communautés recensées, autour des intérêts communs, de les apaiser et de contribuer in fine à une cicatrisation collective des blessures et des violations dont elles ont été victimes.
Pour Dr Evalo Wiyao, 1er rapporteur du HCRRUN, l’apaisement des victimes est une exigence de la justice transitionnelle. Et c’est une constante pour les autorités togolaises, depuis l’APG de 2006, suivi de la CVJR de 2009 qui avait pour mission de comprendre les violences et proposer les mécanismes d’apaisement des victimes et le HCRRUN dans l’accomplissement de son travail.
M. Koffigoh a rappelé les différentes formes de réparation collectives et communautaires qui existent. Il a fait savoir que le Togo a choisi la justice réparatrice, aussi bien individuelle que collective et communautaire. “Le Togo a choisi de travailler sur les questions de violences politiques et les communications des journalistes doivent être circonscrites dans le cadre de cette la justice transitionnelle adoptée par le Togo”, a-t-il indiqué.