Le Togo est soumis à une hausse drastique des prix du gaz butane depuis quelques jours. Alors que les spéculations vont bon train au sujet d’un hypothétique arrêt de sa subvention, le gouvernement vient de réagir. Son porte-parole, Prof. Akodah Ayewouadan, ministre de la Communication et des Médias, dans une interview chez nos confrères de « Savoir News », rassure : « Contrairement à ce qui se dit ici et là, aucun document officiel n’est pris pour le moment, attestant de la suspension de la subvention de l’Etat sur le prix du gaz. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a une discussion qui est ouverte avec les différents importateurs. ». Avant d’ajouter plus loin que le gouvernement est dans un processus de mûrissement qui l’oblige pour le moment à une certaine réserve. « Aujourd’hui, les réflexions ont bien avancé et le plus grand regret du gouvernement, c’est de voir que les discussions qui auraient dues être tenues confidentielles pour assurer la sérénité de celles-ci, se soient retrouvées de façon non maîtrisées sur les réseaux sociaux. », a-t-il déclaré.
L’augmentation du coût concerne l’ensemble des produits gaziers dont l’approvisionnement au Togo est assuré par trois opérateurs privés : Total Energies, ZENER SA. et SANOL SA. Depuis, le weekend dernier, le prix de la bouteille de 6 kg est passé de 3.120 à 5.400 de F.CFA (augmentation de 2280 de F.CFA) et celui de la bouteille de 12,5 kg, de 6.500 à 11.300 de F.CFA (augmentation 4.800 de F.CFA).
Si certaines causes sont de nature structurelle, d’autres sont plus conjoncturelles et ne sont pas du ressort direct du gouvernement. Ce dernier prévoit cependant un ensemble de mesures destinées à en pondérer les effets délétères. « Ce sont les importateurs qui achètent le gaz et qui le revendent. Le gouvernement n’intervient qu’en aval notamment pour apporter une subvention, afin d’alléger le poids du consommateur final », a fait comprendre le ministre. La subvention du gaz, de janvier à juillet 2022, a coûté déjà à l’État une bagatelle de plus de 10,444 milliards de F.CFA. Le but était essentiellement écologique : limiter la déforestation. « Mais force est de constater que cet objectif est loin d’être atteint malgré les efforts du gouvernement. Pour preuve, d’énormes quantités de charbon de bois sont déversées chaque jour dans nos villes. Il paraît plus judicieux d’utiliser les sommes en jeu, pour adresser les besoins des couches vulnérables de la population qui s’adonnent à la production du charbon de bois », regrettait, il y a quelques jours une source gouvernementale.
Le prix du gaz n’est pas structuré…le gouvernement ne lâche rien
« Contrairement au prix des produits pétroliers, le prix du gaz n’est pas structuré », a expliqué M. Akodah Ayewouadan pointant « un processus de libre concurrence ». Et d’ajouter que : « Dans la mesure où, l’on n’est pas sur un prix complètement structuré, il n’est pas surprenant que des importateurs aient la main libre sur la fixation du prix. A contrario sur les produits pétroliers, le gouvernement est présent en amont et en aval. »
« Il y a des réactions qui sont parfaitement humaines et elles sont compréhensibles. Mais la responsabilité du gouvernement, c’est de continuer à créer les conditions pour que la vie au quotidien de nos concitoyens soit apaisée », a martelé M. Ayewouadan tout en invitant la population à « continuer à garder la sérénité et le calme. Des réponses sont en construction pour pallier les difficultés. »
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